Le Collectif des Victimes du Régime de Macky Sall a annoncé ce jeudi, face à la presse, le lancement d’un mandat d’arrêt contre l’ancien président Macky Sall, affirmant que cette démarche est « une nécessité pour une justice équitable ». Boubacar Seye, président du collectif, a souligné l’importance de cette action pour restaurer la crédibilité de la justice sénégalaise.
Dans son intervention, Boubacar Seye a expliqué que la nécessité d’un mandat d’arrêt contre Macky Sall réside dans les nombreux préjudices causés aux Sénégalais durant son mandat. Il a rappelé que les prédécesseurs de Macky Sall avaient également fait face à des réclamations populaires, mais que les événements sous le régime de Macky Sall avaient atteint des niveaux de violence et de répression inédits.
Seye a insisté sur le fait que « si nous avons demandé que Macky Sall soit extradé et qu’il réponde des méfaits dont il est directement ou par personnes interposées responsable, dans tous les domaines, c’est parce qu’il a causé des préjudices majeurs à l’encontre des Sénégalais. » Il a exhorté les Sénégalais à soutenir cette initiative, soulignant que « une telle initiative devrait être un exemple pour les générations et pouvoirs publics actuels et futurs. »
Le président du collectif a argumenté que c’est sous Macky Sall que le Sénégal a écrit « les pages les plus sombres, les plus noires et les plus tristes de son histoire. » Selon Seye, durant les quatre dernières années du mandat de Macky Sall, le pays a connu des dérives sécuritaires, politiques, économiques et sociales sans précédent, avec des vagues d’arrestations, des morts et des disparitions dans des proportions inégalées.
Il a décrit des incidents où le pouvoir aurait recruté des nervis et armé d’anciens soldats, citant des preuves telles que des photos au siège du parti présidentiel APR et des vidéos montrant des tireurs à côté des forces de l’ordre. « C’est une première au Sénégal, » a-t-il ajouté.
Seye a également mentionné qu’un bilan préliminaire, couvrant les événements de mars à la fin du mandat de Macky Sall, liste une soixantaine de morts, sans compter la disparition de deux militaires dont l’enquête est en cours. « La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie, » a-t-il rappelé.
Il a conclu en soulignant que depuis l’indépendance en 1960, aucun régime sénégalais n’a été tenu de rendre des comptes de manière aussi rigoureuse. « Nous pensons aujourd’hui qu’il est temps que tout pouvoir, après son ou ses mandats, rende compte de sa gestion. Car il y a des crimes économiques, mais aussi des crimes tout simplement. Et quel que soit le montant d’une indemnisation, la mort, l’assassinat d’un proche restera toujours gravé dans la mémoire d’une famille, d’une nation, » a-t-il déclaré.
Le collectif appelle ainsi à une action collective pour garantir que Macky Sall réponde de ses actes devant la justice, établissant un précédent pour tous les futurs dirigeants du Sénégal.
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