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« Un hommage à mon père »: Le Montpelliérain Wilfrid Hounkpatin explique pourquoi il a choisi de représenter le Sénégal

« Un hommage à mon père »: Le Montpelliérain Wilfrid Hounkpatin explique pourquoi il a choisi de représenter le Sénégal

À 32 ans, Wilfrid Hounkpatin tourne une page de sa carrière pour en écrire une nouvelle, teintée de transmission et de fierté familiale. Après une unique sélection avec les Bleus, le pilier de Montpellier a choisi de représenter le Sénégal, terre de ses origines paternelles. Inspiré par son coéquipier Yacouba Camara et mû par une volonté profonde de partage, il s’apprête à honorer ses premières minutes avec les Lions de la Teranga. Dans un entretien exclusif à Midi Libre et exploité par Senego, il revient sur les raisons de ce choix fort, entre hommage filial, quête de sens et envie de contribuer au développement du rugby africain.

Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir de jouer pour le Sénégal ?

Je sens que j’ai encore à apporter au rugby. Ce n’est pas une question d’orgueil. C’est juste que j’ai envie de donner encore, d’aider à mon échelle. Je ne dis pas que je suis le meilleur joueur du monde. C’est juste que j’ai une expérience, un parcours un peu atypique. J’ai vécu pas mal d’expériences vraiment très différentes. Je pense que je peux transmettre certaines choses. Peut-être à une nouvelle génération ou à d’autres joueurs. En ça, je me sens prêt à faire tout ça avec l’équipe du Sénégal.

En avez vous discuté avec Yacouba Camara qui, lui, va jouer pour le Mali ?

Oui, on en parle. C’est mon voisin de casier. J’ai l’occasion d’en parler. On est dans le même état d’esprit. J’ai envie de transmettre. J’ai envie de donner pour un autre pays. C’est cool. Yacou a de beaux projets là-bas. Je pense que c’est un exemple. Même s’il est plus jeune que moi. Je le prends en exemple. Ça m’a aussi motivé à accepter de partir en sélection sénégalaise. Je pense que c’est une belle chose.

Comment s’est passée l’approche de la fédération sénégalaise ?

J’ai un pote à moi qui est dans le staff de la sélection sénégalaise. Omar Sy. C’est facile, c’est comme l’acteur, avec qui j’avais joué à Rouen quand on était en Fédérale 2 et Fédérale 1. À l’époque, il m’avait mis deux ou trois pièces. Des années plus tard, il m’en a reparlé brièvement. C’est là que la graine a germé dans ma tête. C’était en rigolant, bien sûr. Et puis je me suis dit pourquoi pas ?

Le Sénégal, c’est le pays de votre papa, c’est ça ?

Oui, mon père est Sénégalais. Il est né à Dakar. Il a quitté le Sénégal à 17-18 ans, dans la soute d’un bateau parce qu’il n’avait pas assez d’argent pour se payer un billet d’avion. Il a donné 25 ans de sa vie pour la France en servant en tant que légionnaire. Il est toujours ici. Il habite en France. Il m’a toujours parlé du Sénégal comme d’un beau pays. Il m’a dit que j’avais ma place là-bas. Que je n’étais pas que Français, que j’étais multiculturel. J’avais plusieurs sangs en moi. Je ne l’ai jamais oublié grâce à lui. C’est peut-être aussi un hommage que je lui fais. J’ai envie de continuer à le rendre fier. C’est un peu un mélange de tout ça.

C’est un peu de transmission. C’est l’amour d’un père. C’est l’envie de faire bouger les choses, faire évoluer certaines mentalités. J’ai juste envie d’être généreux comme je l’ai toujours été. Comme je continuerai d’être. J’ai fait plusieurs voyages là-bas. Je suis allé la première fois avec mon père. C’est lui qui m’a fait découvrir mon pays. J’ai vu de belles choses. Je m’y suis senti bien. J’ai beaucoup aimé la mentalité. Le regard des gens. Il y a de belles choses à faire.

Le choix a-t-il été simple de faire une croix sur l’équipe de France ?

Je pourrais rester ici, je pourrais faire mes saisons et espérer retourner en équipe de France. Je pensais encore avoir le niveau. C’était un choix de ma part c’était assez clair dans ma tête. C’est un choix assumé de ma part, qui a été réfléchi. J’avais aussi Jo (Caudullo) et Bernard (Laporte) qui m’ont parlé cette saison. Au vu des prestations et des performances que je réalisais sur le terrain, ils m’ont dit que j’allais postuler en tant que pilier droit en équipe de France. Ils m’ont dit que ça pourrait être une motivation pour moi. Je n’avais pas besoin de cette motivation. J’avais mes motivations. Finalement, je voulais changer. Je voulais de la nouveauté. Tourner une page aussi. Il y a une page qui s’est tournée dans ma vie. Je pense même qu’il y a un livre qui s’est fermé.

Avec Midi Libre

1 COMMENTAIRES
  • Gomis

    Ibrahima Traoré ,merci d’avoir choisi ton pays le Sénégal bonne chance

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