Publicité pour FAYE-SAMA-IMPOT

Tribune – Cécile Thiakane sur le développement du Sénégal : « La ruralité responsable n’est pas un passé à corriger, mais un avenir à construire »

Dans une tribune dont notre rédaction a pris connaissance via Sud Quotidien, la consultante en RSE Cécile Thiakane propose une réorientation stratégique pour le développement du Sénégal, axée sur la revitalisation de la ruralité. Elle estime que face à l’hypertrophie des centres urbains, notamment Dakar, miser sur les territoires ruraux constitue une réponse aux déséquilibres actuels.

Selon Cécile Thiakane, la concentration urbaine engendre des défis majeurs tels que la « surpopulation, habitat spontané, pollution, infrastructures saturées » et un chômage élevé chez les jeunes. En parallèle, les zones rurales se vident, un phénomène qui alimente l’exode et l’immigration clandestine. Pour elle, il est urgent de proposer une alternative à l’urbanisation jugée irréversible par certains experts, en bâtissant une « ruralité moderne, digne et attractive ».

La consultante soutient que la dynamisation des zones rurales est une « urgence nationale » qui permettrait de libérer un potentiel d’innovation et de résilience. Elle préconise des mesures concrètes pour retenir les populations, notamment la création de « pôles économiques ruraux, de zones franches agricoles, de parcs agro‑industriels verts, ou encore d’un habitat rural modernisé ». L’objectif est de créer des territoires où il est possible de travailler, se former et vivre décemment.

Cécile Thiakane articule sa vision autour du concept de « ruralité responsable », qu’elle définit comme une application des piliers de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) adaptée au contexte africain. Ce modèle inclurait l’inclusion économique des femmes, la protection des ressources naturelles et le développement de circuits courts. Elle affirme que ce n’est pas une imitation de l’Occident, mais un modèle qui « assume nos réalités pleinement ».

Elle établit un lien direct entre le manque de perspectives dans les campagnes et le phénomène de l’immigration clandestine. « Le véritable antidote à l’immigration clandestine, ce n’est pas la répression européenne. C’est la création d’opportunités locales, d’un avenir ici, chez nous », avance-t-elle. Restaurer l’espoir au Sénégal serait, selon ses termes, le moyen le plus efficace de sauver des vies.

Enfin, la consultante esquisse une vision pour le Sénégal à l’horizon 2050 : un « pays polycentrique », où l’économie rayonnerait depuis diverses régions comme la Casamance, le Fouta ou le Saloum. Elle suggère le développement de « Villes Laboratoires », des pôles d’innovation basés sur les savoir-faire locaux, comme à Ngaye Mékhé pour le tissage et la chaussure, afin de valoriser un patrimoine vivant et de créer de nouvelles chaînes de valeur.

Votre avis sera publié et visible par des milliers de lecteurs. Veuillez l’exprimer dans un langage respectueux.

Un commentaire

Laisser un commentaire