Très beau discours (Par Pape Kalidou Thiam)

Très beau discours (Par Pape Kalidou Thiam)

S’adresser à l’autorité suprême de la Mouridya est un délicat exercice de communication en qu’il nécessite, une prudence dans l’articulation, une avenance dans les propos et cela doit se faire dans un wolof châtié aux unités linguistiques soigneusement choisies. Il y a par ailleurs le souci non négligeable du qu’en dira-t-on.

Serigne Bassirou Diomaye dans un « fasaxa » (pertinence en arabe) a évité tant soit peu l’usage des termes français à l’image des compagnons de Serigne Touba. En quatre minutes seuls les termes président de la République; pour éviter de dire « Njittu Rewmi » devant le khalif, université; la périphrase serait complexe, meeting et campagne ont été les termes d’emprunt linguistique du discours.

La politesse et la mesure ont suffi à rythmer le discours quand l’énoncé s’est fait neutre pour minimiser la volonté de l’humain devant la magnanimité d’Allah Swt. Un « nous » d’ensemble ponctue le verbe du président et qui prouve sa modestie et son esprit d’ouverture.

Dans le fond il se présente en trois statuts: président, fils et disciple. Le dernier ficelle l’objet de sa visite, des prières pour le Sénégal et lui même en formule pour la santé et la longévité du khalif général. Pour la longévité l’adverbe « loll » se répète avec foi, N fois.
Le président de la République admet dans une modestie de disciple la lourdeur du fardeau sur ses épaules mais reconnaît que le khalif général en a, lui qui conduit la destinée des talibés qui lui sont soumis par la volonté d’Allah. À la corrélation des responsabilités, selon Bassirou, doit suivre une collaboration faite de prières, de suggestions et d’orientations.

Le président tient aux mesures édictées par Serigne Mountakha Ibn Bassirou, et pédagogie par l’exemple, il n’a pas enfreint ces règles en période de campagne. L’autre temps fort du discours est quand il dit préférer venir vers les religieux avant de sortir du territoire.

La dernière partie du discours est consacré aux programmes du khalif et à leur place dans le projetde développement du Sénégal dont Bassirou est porteur. L’agriculture, l’enseignement supérieur et la problématique de l’eau auront un traitement en priorité et efficacité.

Le discours se clôt comme il était ouvert par des prières d’un talibé au guide religieux.

Pape Kalidou Thiam
Chargé de Communication Fédération des Dahiras Mourides de Tamba

1 COMMENTAIRES
  • Mbengue

    Une analyse pertinente,juste et scientifique d’un doué de la communication.
    Dieureudieuf mouride.

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