« Traitement de l’information par les Médias : A chacun sa ligne éditoriale… »

La suspension du signal de Walfadjiri par le Cnra ne nous semble pas une mesure excessive qui frise l’excès de pouvoir. En effet, reprocher à un organe de presse, notamment une télévision, une couverture directe de manifestations sous prétexte que cela va constituer un contre-exemple pour les jeunes est, pour les médias, un problème sérieux. Car, c’est leur demander de tenir compte du feed-back dans le traitement de l’information, c’est-à -dire de s’ériger en communiquant. Bien sûr, nous connaissons la communication de crise et ses impératifs, nous savons par ailleurs que la presse joue un rôle de régulateur social et même d’éducateur mais cela ne doit nullement prévaloir sur le devoir d’informer dans le respect de la sacralité des faits et de la fidélité de leur relation.

Tout le reste est un problème de ligne éditoriale. En effet, chaque organe de presse en a une. Et Walf, il est clair, ne travaille pas comme la Rts ou une autre télévision de la place. La télé créée par Sidy Lamine Niass à sa façon de traiter l’information qu’il faut respecter. En clair, le fait de couvrir des manifestations en direct n’est pas, en soi, une faute professionnelle. C’est donc le Cnra qui, cette fois-ci, a versé dans l’excès de zèle.

En tout état de cause, une telle démarche est attentatoire à la liberté de presse et pourrait constituer une atteinte grave à la liberté constitutionnelle d’informer. Car, d’autres événements de ce genre pourraient survenir encore dans un contexte politique de tension et tous les médias qui les couvriront pourraient être sanctionnés. C’est dire qu’il est important, de la part des autorités, de se ressaisir afin de permettre aux médias de faire leur travail.

Mais, si on veut interdire aux politiques de dérouler leurs activités et aux journalistes de faire leur travail, on se retrouvera tous dans un État d’exception c’est-à -dire un État où tout est interdit sauf ce qui est permis. Or, dans un État démocratique, c’est le contraire, c’est-à -dire qu’ici, tout est permis sauf ce qui est interdit.

* Par Assane Samb

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