Me Babacar Ndiaye salue le bon comportement des Lionnes du Sénégal lors du TQO en Belgique. Il a toutefois regretté la défaite contre le Nigéria soulignant que c’est la première fois depuis 2015 que le Sénégal bouscule le Nigéria. Dans cet entretien accordé à RECORD, le président de la Fédération sénégalaise de basketball (FSBB) s’est penché sur l’avenir de la sélection féminine, les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, l’avenir de l’entraineur des Lionnes Alberto Antuña Leal, entre autres questions…
Les Lionnes ont loupé la qualification aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Avec le recul, quel bilan faites-vous de la participation sénégalaise au tournoi de qualification olympique en Belgique ?
On peut retenir le bon comportement de l’équipe avec le regret de ne pas battre le Nigeria qu’on a bousculé pour la première fois depuis 2015. On les a menées pendant le 2ème et le 3ème quart temps. À deux minutes de la fin, on était encore dans le coup. C’est un sentiment de satisfaction et on croit que la prochaine fois sera la bonne. On a bataillé à armes égales avec les Nigérianes. Je pense que c’est un problème physique qui s’est posé. En face, l’adversaire avait un effectif riche. On n’avait pas la possibilité de beaucoup tourner. Yacine Diop a été obligée de jouer 40 minutes. Ensuite, c’était le premier match de l’entraîneur (ndlr : Alberto Antuña Leal) avec les Lionnes. Un premier match contre le Nigeria alors qu’il ne connaissait pas très bien son effectif. Je pense qu’on avait que quatre séances d’entraînement alors que les Nigérianes sont venues avec presque la même équipe, le même coach ; donc c’était une continuité. Mais l’avenir est prometteur, surtout avec la prestation de certaines joueuses, dont Didi Kane qui disputait son premier tournoi avec les A. On a voulu organiser ce hold-up, malheureusement ça n’a pas pu être fait. Mais je suis très satisfait du comportement de l’équipe parce que c’était le niveau mondial, et surtout du comportement de l’équipe face aux championnes d’Afrique. Aujourd’hui, je suis convaincu qu’on peut battre le Nigeria.
En dehors des difficultés physiques, qu’est-ce qui a manqué aux Lionnes, surtout dans le 4ème quart temps avec ce 9-0 pris en moins de deux minutes ?
C’était la richesse de son banc qui a permis au Nigeria de nous battre. J’en ai parlé avec le Directeur technique et le staff des Lionnes. Le banc du Nigeria a apporté 30 points contre 16 points. Donc, ils ont réussi. Le Nigeria tournait à 10 ou 11. On n’a pas pu le faire parce qu’on avait un effectif réduit. Mais il y a d’autres joueuses qui sont à la porte de l’équipe nationale. Je pense aux U25 qui ont gagné les Jeux de la Francophonie. Didi Kane faisait partie de ce groupe. Elle a fait un excellent tournoi en Belgique. Ça peut pousser à aller regarder là-bas. Une joueuse comme Bigué Sarr pouvait nous apporter quelque choses. Malheureusement, elle n’a pas pu rejoindre le regroupement. Il faudra un mélange entre les anciennes et les nouvelles pour avoir une bonne équipe. On va jouer les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 au mois d’août. Il y aura une fenêtre africaine qui va regrouper le Sénégal, le Mali, le Rwanda et le Mozambique. Le Nigeria est directement qualifié à la Coupe du monde. Deux pays rejoindront le Nigeria parmi ces quatre. C’est une bonne opportunité pour l’équipe nationale féminine de travailler en perspective de l’Afrobasket 2025.
Quel sera le rôle des anciennes dans ce processus de rajeunissement ?
Mon sentiment, dans cette affaire, c’est qu’il faut toujours trouver un juste milieu. Il faut respecter ces anciennes qui ont tout fait pour le Sénégal. En un moment donné, il faudra une discussion pour trouver une meilleure formule. Mais il faut nécessairement penser à une transition pacifique sans baisser le niveau de l’équipe.
La Fédération est-elle prête à organiser cette fenêtre des éliminatoires mondial 2026 ?
Nous avons jusqu’à la fin du mois pour candidater. Ce qui est sûr, c’est que nous nous sommes engagés et le ministère a donné son aval. La tutelle s’est engagée à prendre en charge les frais de participation à cette compétition. À mon avis, on devrait organiser parce que ce n’est pas cher. Ce sont des fenêtres d’élimination de la Coupe du monde comme chez les garçons. Je vais demander à l’État s’il peut nous prendre en charge les officiels, les arbitres et le transport des équipes. Ce ne sont pas des choses énormes. Le reste, à savoir l’hébergement, la Fédération pourra s’en occuper. Si tel est le cas, nous allons candidater pour l’organisation de cette fenêtre.
Au regard des échéances qui se profilent à l’horizon et de la satisfaction née du TQO, on peut dire que la Fédération va prolonger Alberto Antuña Leal.
On n’a pas encore fait le bilan de notre participation. On n’avait prévu que si on ne se qualifie pas, on jugera par rapport à l’évaluation de l’ensemble des matchs. On a fait jeu égal avec le Nigeria, avec une équipe diminuée. Dans le haut niveau, il faut avoir un effectif de 10 joueuses, à défaut de 12. C’est ce qui nous a manqué lors de ce tournoi. On va faire une évaluation et voir. On fera de la détection partout dans le monde. Quand l’on veut jouer au niveau international, il faut des joueuses qui ont le profil de cette compétition. Il y a des étudiantes qui sont dans les universités américaines et d’autres sont en France. Mais on fera un regroupement pour faire la détection afin de vraiment renforcer et avoir des joueuses capables d’aider.