Touba – charrettes: un business lucratif, mais étouffant

« Garage, Corniche, Madiyana…« , s’écrient les charrettiers en rang dispersé pour appeller les clients venant de tout bord.

La poussière et la chaleur torride n’entachent point la détermination de ces deux dames qui veulent rallier à tout prix leur concession.  » Nous voulons partir à Janatu « , répond l’une d’elles se débrouillant pour monter sur une charrette vide. « On paye 1500 francs pour la course jusqu’à notre destination, c’est abordable »,  pour une distance de 4 kilomètres.

Pas de temps à perdre à cette heure où le marché Okasse ne désemplit pas. Il faut un détour de quelques mètres du charrettier  pour se frayer un chemin dans une ruelle déjà bondée par une vague humaine et quelques tentes improvisées. Si son cheval excité ne parvient pas à suivre ses instructions avec ses onomatopées, c’est le « khiir » (fouet) qui le remettra sur la…route.

Mais pas facile pour ces chevaux survoltés de rester sereins dans ce milieu qui leur ne leur est pas familier. Pour Omar Sarr, charettier de son état, les klaxons des voitures et les sifflets stridents  augmentent leur nervosité d’autant qu’ils ont toujours vécu dans de lointaines contrées …  Mais que nenni pour Ndiogou Diéne venu de Saaté, à 15 km de Touba, l’essentiel pour lui, c’est de se remplir les poches et avoir la bénédiction de Serigne Touba

« Je viens de Saaté, j’ai fait 10 jours à Touba, avant le Magal. C’est une occasion pour moi de me faire de l’argent et d’arrondir les angles « , confie Ndiogou Diéne, empochant furtivement les pièces que lui tend une cliente. Un vrai business pour ce serere qui ne connait pas assez les raccourcis de cette ville sainte. Un manque d’expérience qui ne souffre d’aucune contestation de la part des clients qui cherchent un chemin plus rapide et plus court.

A cette heure de la journée où les nerfs sont à fleur de peau, les différends sont inévitables entre passagers et transporteurs. Pour les habitants, chaque année, ce sont des centaines de charrettes qui convergent à Touba gagner leur vie à l’aide du flux de personnes qui nécessite de se déplacer. Une situation qui s’accentue chaque année.  » Ce pendant ce transport informel complique davantage la circulation des personnes et des véhicules sur les principaux axes. C’est un business qui doit être réglementé car, il occasionne chaque année plusieurs accidents de circulations « , note un policier.

Il s’ajoute l’étroitesse de certaines rues et la conduite mal vaillante de la part des charretiers

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