Le gouvernement nigérian a engagé des discussions avec les États-Unis afin d’apaiser les tensions diplomatiques récentes. Cette initiative fait suite à des déclarations de l’ancien président américain Donald Trump accusant le pays de persécutions religieuses.
Lors d’une interview accordée à Sky News, le ministre de l’Information et de l’Orientation nationale, Mohammed Idris, a confirmé l’ouverture de pourparlers. « Des canaux de communication ont été ouverts. Nous menons des discussions et nous pensons que la partie américaine comprend mieux la situation », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par l’agence Anadolu. Le ministre a ajouté que la complexité du contexte actuel pouvait engendrer des malentendus. Il a également affirmé que le Nigeria n’avait subi aucune perte de territoire dans sa lutte contre l’organisation terroriste Boko Haram, précisant que cette guerre n’était pas menée par des moyens conventionnels.
Mohammed Idris a par ailleurs rappelé le soutien passé des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme et a appelé au rétablissement de cette coopération. Il a contesté la crédibilité de certains rapports américains, qualifiant de fausses les allégations de discrimination religieuse au Nigeria. Le ministre a souligné que la Constitution du pays garantissait la liberté de culte et protégeait son caractère multireligieux.
Le 31 octobre dernier, Donald Trump avait qualifié le Nigeria de « pays particulièrement préoccupant » dans une publication sur les réseaux sociaux, évoquant des « massacres contre les chrétiens ». Il avait ensuite menacé de suspendre l’aide américaine et d’envisager une intervention militaire.
En réponse, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu avait affirmé que son pays ne tolérait aucune forme d’oppression religieuse. « Le Nigeria est une démocratie régie par des garanties constitutionnelles de liberté de culte », avait-il précisé, ajoutant que son gouvernement entretenait un dialogue actif avec les leaders chrétiens et musulmans. Le président Tinubu a insisté sur le fait que la liberté et la tolérance religieuses constituaient un élément fondamental de l’identité nationale nigériane.
De son côté, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a mis en avant que les groupes terroristes actifs dans la région s’attaquaient indistinctement aux musulmans, aux chrétiens et à d’autres civils, quelle que soit leur confession.
