Sommet Afrique-France : « La jeunesse va rééquilibrer la balance », dixit Cheikh I. Diallo

Le Sommet Afrique-France qui s’est tenu ce 8 octobre à Montpellier a réuni environ 3000 jeunes du continent ou membres de la Diaspora. Malgré ce format inédit où l’Élysee a préféré débattre avec 11 jeunes après des tables rondes et ateliers, le secrétaire général du parti justice et développement (Pjd) prédit que rien ne va pouvoir changer la grande révolution géopolitique qui a fini de fleurir dans l’esprit des jeunes car la France ne veut pas changer les sujets qui fâchent à savoir le Franc CFA, la présence militaire et l’exploitation des matières premières. 

« Le ton et les mots utilisés par les jeunes qui étaient en face du président français doivent être analysés minutieusement par les services de l’Élysee. Lors d’une séance plénière électrique, sans complaisance, les onze jeunes – malien, burkinabé, kényan, camerounais invités à dialoguer, ont fustigé le « colonialisme », « l’arrogance » ou le « paternalisme français », et bousculé le président Emmanuel Macron. Ils ont secoué les usages et interpellé sans ménagement le président français, hôte de ce sommet inédit sans chefs d’État africains, privilégiant la société civile », a décrypté Cheikh Ibrahima Diallo.

Parmi les griefs adressés à l’ancienne puissance coloniale figure la « coopération monétaire » avec quatorze pays d’Afrique depuis 1960. Reprenant une critique jusque-là confidentielle (4), des militants associatifs, des économistes et des opposants luttent désormais ouvertement pour la fin de la monnaie héritée de la colonisation et actuellement divisée en deux zones : le franc CFA d’Afrique de l’Ouest et le franc CFA d’Afrique centrale. Arrimée à l’euro, la devise demeure sous la tutelle de la France, qui en garantit officiellement la convertibilité. Selon ses détracteurs, le franc CFA entrave le développement de pays qu’elle prive d’une part de leur souveraineté.

« Que veut le président Macron aux Africains ? Casser le thermomètre ne va nullement faire baisser la température, cette énergie qui anime la jeunesse qui veut se libérer du joug de l’ancien colonisateur est inaltérable. Avec la politique africaine à la française nos pays resteront les derniers du peleton du développement durable et de l’émergence », a prévenu M. Diallo. 

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