Sokhna Aïda Diallo : « La contribution du Mouridisme au développement de l’Afrique est réelle »

Reçue récemment à Brazzaville avec tous les honneurs, sous le haut patronage de la Première Dame du Congo, Antoinette Sassou Nguesso, Sokhna Aïda Saliou Thioune, également connue sous le nom de Sokhna Aïda Diallo, guide spirituelle des Thiantacones et épouse du défunt Serigne Béthio Thioune, a pris part à la 30ᵉ édition des Vendredis de Carrefour. Une tribune qu’elle a mise à profit pour plaider en faveur d’un développement africain ancré dans la valorisation des ressources locales, citant le Mouridisme et les Thiantacones comme modèles de développement endogène.

Lors de son intervention, elle a salué « l’engagement africain pour un développement endogène », qu’elle considère comme un devoir collectif vis-à-vis des générations futures. « Nous avons des enfants, et nous devons tous nous sentir concernés par l’avenir et le développement de l’Afrique », a-t-elle déclaré dans L’Obs.

Interrogée sur la contribution du Mouridisme, et plus spécifiquement des Thiantacones, à cette dynamique continentale, Sokhna Aïda Diallo a été catégorique : « Je ne dirais pas que le modèle mouride peut contribuer, j’affirme que sa contribution est réelle. » Selon elle, l’engagement et la détermination des Mourides constituent un exemple pour l’Afrique, notamment à travers le Magal de Touba, qu’elle décrit comme « un événement majeur générateur d’une intense activité économique et sociale ».

S’agissant des Thiantacones Yessal-gui, elle souligne une action « concrète, structurée et orientée vers le développement du Sénégal et de l’Afrique ». Leur démarche s’inscrit, explique-t-elle, dans la continuité des recommandations de Serigne Saliou à Serigne Béthio Thioune, autour du respect du Magal, du Gamou et des Khassaïdes de Serigne Touba, enrichies par des dates symboliques comme le 17 avril, marquant leur rencontre spirituelle fondatrice.

Les initiatives portées par les Thiantacones englobent notamment les Toggu Adjuma, des repas préparés à partir de bêtes licites et « distribués sans distinction », dans un esprit de Thiant, l’action de grâce telle que transmise par Serigne Béthio. Ces actions touchent des secteurs variés comme l’agriculture, l’élevage, la santé et l’éducation, avec des interventions dans les daaras, les hôpitaux et même les prisons.

À cela s’ajoute le programme Nourou Darayni Médical, à travers lequel des talibés professionnels de la santé assurent soins, formation et accompagnement dans les écoles coraniques. Enfin, Sokhna Aïda Diallo souligne que les différentes célébrations, Magal, Gamou, 17 avril, 14 février et Thiant du samedi, génèrent « une activité économique continue, fondée sur les ressources locales », pouvant s’étendre, en cas de forte demande, aux pays voisins, « dans un esprit d’intégration africaine ».