Situation des « daaras » : « A son excellence le président de la République »

Monsieur le Président,

La situation des Daaras est très préoccupante et défraie la chronique. Etant très conscients de tous les efforts consentis depuis votre accession à la magistrature suprême pour corriger les inégalités et moderniser l’enseignement coranique, force est de constater que des difficultés persistent.

C’est fort de ce constat, que nous avons, en tant qu’acteurs, réfléchi sur la question et avons jugé nécessaire de vous adresser cette note pour contribuer à la résolution définitive de cette épineuse question.

Monsieur le Président, comme vous le savez l’enseignement coranique est lié à l’histoire du Sénégal de ce fait il a une place particulière dans le cœur de la majorité des sénégalais et il mérite une prise en charge avec toute la pédagogie qui y sied pour préserver la stabilité sociale de notre pays. C’est pourquoi nous vous proposons de faire de cette question un point central dans le dialogue social que vous avez instauré pour trouver un consensus autour de la question dans le respect des lois de la République et la dynamique de la réforme voulue et exprimée par une frange importante des populations y compris la Fédération des associations des maitres d’écoles coraniques. Il s’agira d’anticiper sur une éventuelle mobilisation que cette question pourrait occasionner pour les acteurs. Autrement dit, l’Etat se sera positionné comme maitre d’œuvre d’une nécessaire concertation sur la question.

Monsieur le Président, le Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants ainsi que la Direction de la protection des droits des enfants pourraient réussir si leur mission se limitait à la question des enfants de la rue que nous devons dissocier de la question des enfants talibés, donc des daara.

Nous estimons que la solution du problème des daaras ne pourrait être trouvée qu’à travers les services du ministère de l’éducation nationale (l’Inspection des Daaras). Cette institution est incontestablement la structure la plus habilitée à venir à bout de toutes les difficultés de ce secteur à condition qu’elle soit réorganisée dans son organigramme et son fonctionnement.

Cependant pour réussir cette mission il faudrait nécessairement que l’Inspection des Daaras soit une structure renforcée dotée de ressources humaines qualifiées et en quantité suffisante, déterminées, rompues à la tâche, en logistique et en assistants sociaux avec des structures décentralisées dans chaque région travaillant en étroite collaboration avec les autorités territoriales et locales et les structures locales de la fédération nationales des Associations des maîtres coraniques et le collectif des daaras modernes. Ces structures régionales doivent avoir comme missions entre autre :
– procéder à des missions d’inspection quotidiennes en vue d’anticiper les dérives et une meilleure application des textes sur les droits des enfants,
– une sensibilisation, une conscientisation, un encadrement et surtout un accompagnement des serignes daaras dans leurs missions.

Monsieur le Président, nous pensons que la mise en place d’une commission de communication constituée d’hommes de daaras dans votre entourage vous permettra d’éviter la désinformation et la manipulation qu’exerceraient certains oiseaux de mauvais augures sur nos chefs religieux et les populations concernées.

Ceci n’est qu’un résumé d’une très grande réflexion dont nous aurons le grand plaisir de vous faire part si vous nous donniez l’occasion de vous rencontrer.

Les daaras sont des structures d’enseignement d’une langue mais surtout de l’islam. Les daaras font partie intégrante de notre culture.. Leur prise en charge réelle dans le système éducatif pourrait aider à une meilleure participation de ses responsables, de nos autorités religieuses et de la nation toute entière à l’émergence du Sénégal.

* Souleymane Gadiaga Coordonnateur national
Du Mouvement National Des Arabisants Républicains

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