« Si nous devions rester les seuls opposants à Macky Sall, nous y sommes prêts »

Et s’il n’en restait qu’un, serait-il celui-là ? Depuis la présidentielle de février 2019, Ousmane Sonko paraissait déjà bien seul dans les rangs d’une opposition sénégalaise atteinte durablement d’une extinction de voix. Mais la nouvelle vague de ralliements qui a accompagné le remaniement ministériel du 1er novembre a encore accentué son isolement. Idrissa Seck (Rewmi), qui l’avait devancé au premier tour, a rejoint la mouvance présidentielle, tout comme d’anciens barons du Parti démocratique sénégalais (PDS) entrés en dissidence. Quant à Malick Gakou (Le Grand Parti), une rumeur insistante laisse entendre qu’il pourrait bien être le prochain sur la liste.

S’il se refuse à évoquer le cas personnel des derniers transfuges en date, le fondateur de Pastef-Les Patriotes ne mâche pas ses mots à l’égard des « transhumants » adeptes de la volte-face. Il n’épargne pas non plus Macky Sall, dont il qualifie d’« antidémocratique » l’ambition affichée de réduire l’opposition à néant.

Les yeux rivés sur les élections locales, maintes fois reportées, où il espère conforter l’ascension éclair qui lui avait permis d’obtenir 16% des voix lors de la présidentielle, Ousmane Sonko se dit plus déterminé que jamais à tracer son propre sillon, loin des combinazione dont la vie politique sénégalaise est coutumière.

Jeune Afrique : À l’occasion du dernier remaniement, un certain nombre d’opposants de longue date, comme Idrissa Seck ou Oumar Sarr, ont rallié Macky Sall. Que vous inspire cette reconfiguration de l’échiquier politique sénégalais ?

Ousmane Sonko : Les choses vont dans le bon sens car, pour la première fois depuis les législatives de 2017, le champ politique s’éclaircit. Beaucoup de personnalités catégorisées dans l’opposition ne s’opposaient pas réellement, ne tirant leur statut que de leur participation à l’élection présidentielle ou aux élections antérieures. Cela a entraîné un flou dans nos rangs.

Durant cette période, nous avons été les seuls à exprimer nos positions de manière audible, à travers un combat quotidien contre les pratiques du régime. Aujourd’hui, une frange de l’opposition a tombé le masque, ce qui permet de définir un peu mieux la ligne de démarcation entre l’opposition et le pouvoir. Si nous devions nous retrouver seuls, nous y sommes prêts : quoi qu’il arrive, nous camperons dans une opposition ferme et radicale.

Ces ralliements vous ont-ils surpris, sachant que plusieurs leaders de l’opposition étaient muets depuis la présidentielle de 2019 ?

En pénétrant dans l’arène politique sénégalaise, il y a seulement six ans, nous portions l’ambition de faire de la politique autrement. Pour nous, le Sénégal n’est pas confronté à un problème d’hommes mais plutôt de système. Certains compagnons de Senghor ont ensuite accompagné Abdou Diouf puis Abdoulaye Wade ; d’anciens ministres d’Abdoulaye Wade sont aujourd’hui aux côtés de Macky Sall… pour se partager le gâteau.

Tous sont issus d’un même système dont Pastef-Les Patriotes entend se démarquer. Nous ne souhaitons pas perdre notre temps en commentant ces allées et venues, notre message s’adresse aux citoyens sénégalais. En 2017, 37 000 électeurs avaient voté pour nous aux législatives ; ils étaient près de 700 000 à la présidentielle de 2019, où j’ai réuni près de 16 % des suffrages.

Si le camp au pouvoir vous proposait de le rejoindre, le refuseriez-vous ?

Nous laissons ces acteurs politiques pratiquer les combinaisons, les combines, les calculs… Jamais vous n’entendrez dire que Ousmane Sonko et Pastef ont rejoint Macky Sall. Le pouvoir ne se négocie pas, pas plus qu’il ne s’offre sur un plateau d’argent : il se conquiert par le combat politique. C’est faire preuve de légèreté, voire de naïveté, de penser que vous arriverez un jour au pouvoir parce que vous avez négocié.

Idrissa Seck étant revenu dans le giron de la majorité présidentielle, vous considérez-vous de facto comme le chef de l’opposition ?

Notre position de principe n’a pas changé : nous ne voyons aucune pertinence à désigner formellement un chef de l’opposition, comme cela a fait l’objet de négociations entre certains opposants et le pouvoir. Nous ne sommes pas intéressés par ce statut, qui est inutile et budgétivore. Nous avons déjà suffisamment d’institutions inutiles au Sénégal, comme le Conseil économique, social et environnemental ou le Haut commissariat aux collectivités territoriales, qui ne servent à rien sinon à y caser des alliés politiques. Nous ne voulons être le chef de personne dans l’opposition ; ni que quiconque soit notre chef.

Avec Jeune Afrique

15 COMMENTAIRES
  • DIOLA

    DO MATCH BAY LATHJ BALLE

  • DIGNITE

    CONSTANCE REK DIEU EST AVEC LES VÉRIDIQUES.

    • Ndiaye

      Pas avec Sonko
      Dieu n’aime pas les mythomanes

  • sunugal

    Vive sonko vive les patriotes

  • Badou

    Merci au President Ousmane Sonko,que Dieu guide vos pas et vous protege des nafekhs.

  • DAOUDA

    SONKO, le SAUVEUR

  • Médoune

    Vive mon Président Sonko yaw rek la geumm

  • Gaspard Simon Bangoura

    Merci Monsieur le Président Ousmane Sonko. L’Afrique à besoin du changement de mentalité et du comportement. Le peuple te soutiennent et te souhaite bonne année. Que le Bon Dieu veille sur vous et sur toutes tes proches. Amen.

  • sow

    président des réseaux sociaux

  • mamadou cisse

    mercie president la diaspora vous aime

    • Demba Touré

      Bravo, Président,maintenez le cap.La grande majorité des sénégalais fine beaucoup d espoir sur PASTEF.Votre vision est claire et tous ceux qui aboient ne convainquent même pas les nouveaux nés.Il faut les mépriser et continuer a massifier votre parti .Vous êtes là seule alternative crédible.Ce que Senghor,Diouf,Wade n ont pas eu le Président Sall ne l obtiendra jamais.Il y aura toujours un opposant pour ne pas assommer cette démocratie agonisante,avec une nouvelle race de politiciens qui ne sont ni k par leurs intérêts.Ce régime finira un jour comme ceux qui l ont précédé et leSenegal continuera d exister.

  • Otage de macky sall

    Mr monsieur l’espoir de la jeunesse Sénégalaise ont vous soutient jusqu’à notre dernière souffle, parcequ’ on s’est que jamais du plus jamais vous ne trahirait (sonko pr du Sénégal)

  • Ibrahim

    Intimidation rek. L’aide de l’état à la diaspora en cash, qui sait sur quelles mains obsucures sont tombées ces milliards? A-t-on les tracés de ces dons?

  • Deugal

    Il n’est pas surprenant de voir cette dame mentir quand on sait que son mentor circonstancié a.fait du mensonge une.regle de.gouvernance.elle.s’est.trompee de patin car le veritable est.dans la.chapelle.beige marron

  • Patriote

    S’opposer pour s’opposer gamay wakh ni d . Nekkeu si opposition yaw kassé takhoul ga gagné élection d . Bayil sa doff doff lou bi . Naka Atlas il parait que daga ko fermer bi deal bi clater . Bomba clatt

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