Serigne Babacar Sy Abdou ou le savoir coranique fait « homme »

Du haut de ses 74 balais (il est né en 1945 à Dakar), Serigne Mbaye Sy Abdou, fils de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh et de Sokhna Khady Ndiaye, est l’homonyme de Serigne Babacar Sy, premier Khalife général des Tidianes, fils de Seydi El Hadji Malick Sy.

Il a de qui tenir. « Tout le monde connait Dabakh, son humilité et sa bonté légendaire. Sa mère aussi était une femme d’une très grande générosité, une épouse dévouée. Elle ne regardait même pas les talibés dans le blanc de l’œil, tellement elle était timide. Serigne Mbaye Sy Abdou ne peut être qu’un homme bon », assure Imam Souleymane Bâ.

Très tôt, Serigne Mbaye Sy Abdou est initié à l’enseignement coranique. A Tivaouane d’abord, puis au Fouta, où son père le confie à Thierno Abdou Khadre Ly à Thilogne où il passe onze années, en compagnie de son jeune frère, Serigne Cheikh Tidiane Sy. Il mémorise le Saint Coran et revient dans la maison du père avec tous les honneurs, mais surtout avec un surnom qui, depuis, lui colle à la peau. Telle une cicatrice. Imam Souleymane Bâ : «Quand il est revenu du Fouta, comme il y avait plusieurs Serigne Mbaye à Tivaouane, les gens ont continué à l’appeler Ndiol Fouta.» Cheikh Oumar Sy Djamil, neveu de Serigne Mbaye Sy Abdou, dans une lettre de remerciements adressée à son oncle, y détaillait la relation avec Serigne Mbaye Sy Abdou.

Il écrivait : «Serigne Mbaye Sy Abdou est communément appelé Ndiol Fouta, en raison de sa grande taille et surement en souvenir de ses brillantes études à Thilogne dans la région de Matam au nord du pays. Un jour, après avoir observé pendant quelques minutes que Serigne Mbaye ne répondait pas aux interpellations par ce pseudonyme, Mame Abdou avertit l’assistance : ‘D’autant plus qu’il ne réagit pas lorsque vous dites Ndiol Fouta, je vous supplie de ne plus l’appeler ainsi. Je lui ai donné le nom de mon frère, ami et marabout, Serigne Babacar Sy et par ce nom, je voudrais que vous vous adressiez à lui.’ Mais ce nom le suit comme son ombre. Tout comme lui, il veille à tout ce qui se fait dans la Zawiya de Seydi El Hadji Malick Sy. «Il occupe la place qu’occupait son grand-père Seydi El Hadji Malick Sy dans son Daara. Il occupe la maison de son grand-père. Il peut rester longtemps sans passer dans ses propres maisons. Toute sa vie tourne autour du Daara de son grand-père.»

On est au début des années 80, Serigne Mbaye Sy, jeune étudiant de l’Université Quarawiyine à Fez au Maroc, est en vacances d’été à Tivaouane. Sentant avoir amassé suffisamment de connaissances, il alla rencontrer son père pour lui annoncer qu’il ne voulait plus retourner au Maroc et qu’il préférerait rester à Tivaouane, au Daara de Seydil Hadji Malick Sy pour perpétuer son legs. Dabakh est aux anges. Lui qui a toujours souhaité voir un jour, un des enfants de la famille Sy de Tivaouane, lui succéder dans la gestion pédagogique et administrative de cette école de savoir, héritage de Mame Maodo. Il demanda à son fils s’il était conscient de la lourde décision qu’il venait de prendre. Dabakh décide alors de prendre Seydi El Hadji Malick Sy à témoin. Le père et le fils se rendent au mausolée de Mame Maodo où Dabakh demanda à Serigne Mbaye Abdou de répéter son intention. Serigne Mbaye Sy répéta sans hésitation, ni ambiguïté : «Oui je veux rester à Tivaouane m’occuper du Daara laissé en héritage par Seydil Hadji Malick Sy.»

Depuis, Ndiol Fouta n’a jamais quitté la Zawiya de son grand-père. Il y vit adossé aux enseignements du Saint Coran et de la Sunna prophétique. Au point qu’à la cité religieuse, on se voit servir la même réponse quand on demande de ses nouvelles : «Mi ngi Zawiya Seydi El Hadji Malick, ci daara ja» (Il est à la Zawiya, à l’école coranique). Des milliers de Talibés y tentent de maîtriser le Coran. Un concert polyphonique, fait d’une symphonie de voix enfantines, se crée autour de valeureux maîtres coraniques. Imam Souleymane Bâ raconte : «Toute sa vie tourne autour des enseignements du Saint Coran et de la Sunna prophétique. Il s’occupe personnellement de ses talibés et ne demande jamais rien à leurs parents. Il ne passe jamais la nuit à Dakar. Il a Tivaouane dans son cœur. Il ne voyage presque jamais. Il avait un passeport diplomatique jusqu’à son expiration, il ne l’a jamais utilisé.»

Avec Igfm

4 COMMENTAIRES
  • Dave

    Yalnako borombi same 

    • Modou

      Machaallah

  • KABIRlO

    Un homes de Dieu!sama Khell Dalna.

  • Mamadou Nguer

    Machallah yalna yalla dougeul fanam té wéreul ko Amine!????

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