L’atmosphère politique sénégalaise est plus que tendue. Alors que le pays traverse une période décrite comme critique par certains acteurs, des fissures apparaissent au sein même de la majorité présidentielle. Cheikh Ibrahima Diallo, Secrétaire général du Parti Justice et Développement (PJD) et membre influent de la coalition « Diomaye Président », a lancé une charge violente contre le Premier ministre, Ousmane Sonko, et l’actuel gouvernement.
Dans un réquisitoire sans concession, Diallo dépeint un Sénégal « sous l’influence des politiques » vivant « ses jours les plus sombres ». Il fustige des « dirigeants qui vivent dans l’obscurantisme total » et « refusent de descendre de l’arbre », une métaphore illustrant un entêtement politique préjudiciable. Sa cible principale reste le chef du gouvernement, qu’il accuse de souffrir « d’insuffisance positionnelle », une critique acerbe de sa gestion et de sa posture.
Au-delà de l’attaque personnelle, la demande de Cheikh Ibrahima Diallo est claire et radicale : il exige une séparation. Pour lui, le binôme actuel à la tête de l’exécutif est dysfonctionnel. Il appelle à un changement afin que « l’exécutif puisse respirer » et se concentrer pleinement sur « les priorités du mandat » du président Bassirou Diomaye Faye. Cet appel voilé à la démission du Premier ministre sonne comme un ultimatum et révèle une bataille de pouvoir au sommet de l’État.
Cette sortie médiatique explosive jette une lumière crue sur les tensions qui minent la coalition au pouvoir, pourtant récemment constituée. Elle pose une question cruciale : le président Faye parviendra-t-il à apaiser les dissensions et reprendre la main sur son agenda, ou verra-t-il son mandat fragilisé par des guerres intestines dès ses premiers mois ? La stabilité du nouvel exécutif sénégalais en dépend.
