Sénégal : fin de la présence militaire française et enjeux de souveraineté

Sénégal : fin de la présence militaire française et enjeux de souveraineté

31 décembre 2024 : un discours marquant du Président Bassirou Diomaye Faye inaugure une nouvelle ère pour le Sénégal. En annonçant le retrait des troupes françaises dès 2025, le chef de l’État souligne la volonté de renforcer la souveraineté nationale. Ce tournant s’inscrit dans une restructuration stratégique de la défense sénégalaise et une diplomatie engagée à l’échelle mondiale.

La collaboration militaire entre le Sénégal et la France remonte à l’indépendance en 1960, époque à laquelle le Sénégal a accueilli des bases françaises sur son sol, symboles d’une relation stratégique destinée à assurer la stabilité régionale. Dakar, avec son port en eau profonde, représentait un atout majeur pour les opérations françaises en Afrique.

Chaque président sénégalais a abordé cette question différemment, de Léopold Sédar Senghor qui voyait cette présence comme un vecteur de modernisation, à Abdoulaye Wade qui, en 2010, prônait la fermeture de la base pour affirmer une souveraineté renforcée. Sous Macky Sall, la coopération militaire avec la France s’adaptait aux nouvelles menaces terroristes au Sahel.

L’évolution du dispositif militaire français en Afrique s’observe depuis les années 1990, avec une réorganisation des forces pour privilégier des interventions ciblées et temporaires en collaboration avec des armées locales. Ce glissement stratégique découle notamment de sentiments anti-français croissants en Afrique et d’une volonté des pays africains d’affirmer leur autonomie.

À la lumière de ce réalignement, le Sénégal a opté pour des partenariats multilatéraux, se concentrant sur la CEDEAO et la Minusma, plutôt que sur le G5 Sahel. Cette approche vise à préserver la stabilité sénégalaise tout en contribuant à la sécurité régionale.

Cette décision de mettre fin à la présence militaire française au Sénégal soulève des questions sur la future stratégie de défense du pays et sa capacité à développer ses propres équipements militaires et à former ses officiers. S’appuyant encore largement sur des formations à l’étranger, notamment en France, ces interrogations restent cruciales dans le contexte actuel.

Nous devons mentionner que ce texte a été lu dans un article de nos confrères de Sud Quotidien, soulignant les enjeux de souveraineté nationale face à une éventuelle influence militaire extérieure, que ce soit par la France ou par d’autres puissances telles que la Russie, à travers des acteurs comme la milice Wagner.

Alors que le Sénégal aspire à une indépendance militaire accrue, la quête d’une politique de défense autonome se poursuit, un défi complexe mais essentiel pour l’avenir du pays.

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