Quinze ans après avoir disputé son second FIBA AfroBasket, le nouveau coach du Sénégal Boniface Ndong a toujours le sentiment que son pays aurait pu y obtenir un bien meilleur résultat. Cette défaite contre l’Angola, le 24 août 2005 à Alger, a été riche en enseignements. Et Ndong l’affirme : la sélection qu’il dirigera ne commettra pas les mêmes erreurs.
Nous ne connaîtrons qu’à la fin du mois la valeur des affirmations de Ndong, lorsque le Sénégal affrontera l’Angola, le Kenya et le Mozambique dans le cadre du premier tour du Groupe B des Éliminatoires du FIBA AfroBasket 2021 à Kigali (Rwanda).
À cette occasion, Ndong fera ses débuts à la tête de son équipe nationale. Il se montre très confiant quant à la réussite de la campagne qualificative. Après tout, il estime avoir sélectionné les meilleurs Sénégalais du moment.
Entre le trio NBA composé de Gorgui Dieng, Tacko Fall et Georges Niang et le prometteur Brancou Badio, Ndong est convaincu que ce groupe est capable d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire du basket sénégalais.
« Nous avons toujours pu compter sur beaucoup de bons joueurs, mais en y regardant de plus près, nous avons souvent eu un manque d’équilibre,” dit-il à FIBA.basketball depuis chez lui à Denver, Colorado.
“Tous nos joueurs dominants sont des intérieurs. Or tout le monde sait que dans le basket d’aujourd’hui, il est difficile de gagner sans arrières, sans shooteurs.
“J’étais un jeune joueur à l’époque [du FIBA AfroBasket 2005], mais je pense que si [le distributeur] Babacar Cissé n’avait pas été blessé, nous aurions peut-être pu avoir plus de succès.”
C’est la raison pour laquelle Ndong place beaucoup d’espoirs dans des joueurs tels que Sidy Ndir et Brancou, qui évoluent actuellement dans les rangs du géant espagnol FC Barcelona.
“[Brancou] aurait dû jouer dans la deuxième équipe, mais [le coach du FC Barcelona] Sarunas Jasikevicius l’aime tellement qu’il a décidé de l’intégrer à plein temps avec la première équipe,” lance Ndong.
“À 21 ans, il est le genre de joueurs dont nous avons vraiment besoin : un jeune arrière sénégalais qui joue dans l’un des clubs les plus prestigieux d’EuroLeague. Je vais l’aider à progresser. Il n’a peut-être pas beaucoup de responsabilités à Barcelone, mais je lui en donnerai en sélection nationale, car plus vite il mûrira, meilleur ce sera pour nous.”
Afin de se qualifier pour le FIBA AfroBasket de l’an prochain, le Sénégal devra finir à l’une des trois premières places de son groupe.
“C’est un groupe assez difficile,” dit l’homme qui occupe un poste de coach individuel aux Denver Nuggets.
Il ajoute : “Au final, l’objectif est juste de gagner des matchs et de nous mettre en position de nous qualifier pour la phase finale. Nous aurons le temps durant l’été pour travailler la cohésion de l’équipe et nous améliorer.
“Je m’attends à une compétition vraiment très ardue. Ce sera un tournoi court, nous n’aurons pas des semaines de préparation, peut-être même que nous ne nous retrouverons qu’à Kigali.
“L’Angola a eu beaucoup de succès au cours des deux dernières décennies – ils jouent de manière collective, ils se connaissent bien, ils sont plutôt petits et très adroits aux tirs extérieurs. Je suis sûr qu’ils ne manqueront pas de motivation, mais j’ai l’intention d’aligner un système défensif de premier plan pour les contenir.
“Le Mozambique a une équipe prometteuse, il obtient de bons résultats depuis une dizaine d’années. Je suis persuadé que les Mozambicains se réjouissent de défier le Sénégal. Nous allons toutefois nous concentrer sur nous-mêmes.”
Au sujet de la ‘bulle FIBA’ de Kigali, Ndong note : “L’idée est que tout le monde soit en sécurité. J’ai entendu plein de bonnes choses sur le Rwanda. C’est peut-être un exemple en Afrique aujourd’hui. Je suis convaincu que le Rwanda organisera parfaitement cet événement et que la FIBA a pris toutes les mesures nécessaires à l’égard des équipes.”
S’exprimant ensuite sur les générations futures du basket sénégalais, le coach de 43 ans approuve la nouvelle approche élaborée par la fédération nationale : “Notre succès dépend du développement des joueurs locaux, car pas tout le monde a la chance d’aller jouer à l’étranger, en particulier les plus petits,” indique-t-il.
Désigné MVP du FIBA AfroBasket 2005, N’Dong a lancé sa carrière d’entraîneur à Unicaja Malaga, un club dans lequel il a évolué pendant trois saisons.
Mais c’est son nouveau défi à la tête de l’équipe nationale du Sénégal qui le fait rêver.
“Même si je suis un jeune coach, cela fait trois ans que je me prépare dans cette optique. J’ai toujours eu ça dans un coin de mon esprit,” commente N’Dong.
“Devenir coach a toujours été une grande source de motivation pour moi. Je veux le meilleur pour mon pays. Je sais que je ferai de nombreuses erreurs, mais je mettrai tout en œuvre pour l’aider à gagner.”
Avec Fiba