Face à la presse hier, la plate-forme Avenir Senegaal bi ñu bëgg a déploré l’implication du Qatar dans la libération de Karim Wade.
L’implication du Qatar dans la libération de Karim Wade laisse Avenir Senegaal bi ñu bëgg perplexe. Cette plate-forme politique, qui a fait face à la presse hier à Dakar, déplore l’intervention de cette puissance étrangère dans une affaire sénégalo-sénégalaise. Selon ses initiateurs, le Sénégal a failli en laissant une puissance étrangère s’immiscer dans une affaire politico-judiciaire. ‘’On se demande quels sont les termes, les intérêts et les avantages de l’implication du Qatar dans cette affaire interne ? Qu’est-ce que cela cache ?’’ s’interroge Mohamed Salsao, membre de la plate-forme. Selon ce dernier, ‘’la simple amitié entre Karim Wade et l’Emir du Qatar ne saurait justifier l’immixtion du Qatar dans le dossier judiciaire’’.’’ Le Qatar est un pays qui n’a pas d’ami. Il n’est mû que par ses intérêts et notre pays a récemment découvert du gaz et du pétrole’’, soutient-il.
Les initiateurs de cette plate-forme se disent convaincus que le pouvoir a mené en bateau le peuple sénégalais, en négociant la libération de Karim Wade avec une puissance étrangère agissant pour le compte de groupes inconnus. ‘’Les marchandages et tractations politico-financières menées entre Dakar et Doha ayant permis un axe de coopération au point de justifier plusieurs déplacements du ministre de la justice du Sénégal et du Procureur du Qatar, ainsi que la signature d’une convention sur la lutte contre la corruption, cachent bien des secrets. On peut se demander d’ailleurs, depuis quand le Qatar est devenu un champion de la lutte contre la corruption’’, s’interroge Mohamed Salsao.
‘’Dialogue national bi nu bëgg’’
Les membres de la plate-forme sont également revenus sur l’éligibilité du fils de l’ancien président de la République à la prochaine présidentielle. A ce sujet, ils retiennent que le ministre de la justice avait déclaré que la condamnation de Karim Wade allait être inscrite dans son casier judiciaire. Toutefois, Avenir Senegaal bi ñu bëgg attend qu’il y ait plus de développements et des arguments juridiques pour mieux se prononcer sur la question. Par ailleurs, cette plate-forme dénonce ‘’le pseudo dialogue national convoqué en grande pompe par le président de la République et qui n’était qu’une vaste duperie politicienne’’.
Selon les camarades de Me Mame Adama Guèye, ‘’ce rendez-vous n’était destiné qu’à enrober les retrouvailles Pds-Apr matérialisé par la poignée de main Macky Sall-Omar Sarr, dans un semblant de dialogue’’. A la place de ce dialogue national, la plate-forme propose une concertation dénommée ‘’Dialogue national bi nu bëgg’’ et qui sera centrée autour des points de rupture et de refondation proposées par la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Des propositions qui, disent-ils, ont été perverties par l’organisation d’un référendum pris au piège de jeux de positionnement politique et des logiques partisanes et clientélistes.
Avenir Senegaal bi ñu bëgg rappelle, par ailleurs, au chef de l’Etat que ‘’la poursuite de la traque des biens mal acquis demeure une demande sociale impérieuse’’. C’est pourquoi la plate-forme exige un traitement diligent des dossiers des 25 caciques du Pds suspectés d’enrichissement illicite. En outre, elle invite les autorités à rendre public le détail du recouvrement des 50 milliards de F CFA annoncé par le ministre de la justice.
Source: Enquête