La Commission de la CEDEAO, la Commission de l’UEMOA et la République du Sénégal ont organisé ce mardi un séminaire ministériel réunissant les ministres de la Culture des États membres.
Cette rencontre a constitué un cadre d’échanges destiné à renforcer la coopération culturelle régionale, partager les expériences nationales et définir des actions concertées pour soutenir le patrimoine et les industries culturelles et créatives (ICC), essentielles au développement durable.
En présence des délégations de la Gambie, du Ghana, du Libéria, du Togo et de la Côte d’Ivoire, ainsi que des commissaires Mamadu Serifo Jaquite (UEMOA) et Prof. Fatou Sow Sarr (CEDEAO), le ministre sénégalais de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Amadou Ba, a réaffirmé la capacité de l’Afrique à rivaliser avec le reste du monde.
Selon lui, le continent dispose d’un potentiel culturel immense, encore trop peu visible.
Amadou Ba a insisté sur une dynamique continentale de réappropriation culturelle, portée par une nouvelle génération de leaders décidés à valoriser leur héritage et à positionner la culture au cœur des stratégies économiques. Il a rappelé l’engagement du Sénégal, sous le nouveau gouvernement, à faire de la culture un pilier central des politiques publiques.
Le ministre a appelé à une révision du narratif culturel africain, à une meilleure valorisation de l’histoire, à la promotion des ressources locales et à des symboles forts, tels que le port du vêtement africain, la consommation de produits locaux ou la valorisation du design et de l’artisanat.
Il a également souligné la nécessité de créer un écosystème robuste pour les ICC, soutenu par des fonds publics, une fiscalité adaptée et une implication plus forte du secteur privé. Pour lui, les États doivent impérativement accompagner les créateurs, renforcer les chaînes de valeur et promouvoir les talents capables de s’imposer sur la scène internationale.
Enfin, Amadou Ba a insisté sur l’importance de la souveraineté culturelle, non comme un repli, mais comme une affirmation identitaire indispensable. Selon lui, sans ce travail de valorisation, d’autres continueront d’exploiter les artefacts africains au détriment des créateurs du continent.
