Un atelier national de relecture des programmes de Sciences Physiques, allant de la 4e à la terminale, s’est ouvert ce mardi 4 novembre 2025 à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Organisé par l’Institut de Recherche sur l’Enseignement de la Mathématique, de la Physique et de la Technologie (IREMPT), cet atelier vise à repenser l’enseignement scientifique afin de mieux l’adapter aux avancées technologiques, aux besoins du pays et aux nouveaux défis éducatifs.
La rencontre vise trois grands objectifs :
- Évaluer la pertinence et la cohérence des contenus actuels des programmes de Sciences Physiques ;
- Proposer des pistes d’actualisation et d’amélioration, en phase avec les avancées scientifiques, technologiques et les besoins de la société ;
- Créer des ressources pédagogiques innovantes pour accompagner la mise en œuvre des nouveaux programmes.
L’enjeu est de doter le pays d’un enseignement des sciences mieux adapté à la révolution technologique en cours, notamment dans les secteurs stratégiques du pétrole, du gaz et des nouvelles technologies.
Bacary Diop, membre de la Commission nationale de Sciences Physiques, est revenu sur le contexte de cette relecture.
Selon lui, la décision de réviser les programmes a été prise depuis le 31 juillet 2025, en réponse à une forte demande des enseignants. Ces derniers avaient constaté que près de 60 % du programme, de la classe de 4e à la terminale, n’était pas achevé dans les délais scolaires.
« Cette surcharge s’explique par le fait que le programme conçu en 2008 était initialement pensé pour deux cycles distincts : le moyen et le secondaire. Or, depuis le décret présidentiel n°632-2014 du 7 mai 2014, instituant la généralisation de l’enseignement des sciences physiques au collège, il devenait urgent de revoir la cohérence du programme national », a-t-il expliqué.
Bacary Diop a souligné que de nombreux chapitres se répétaient d’un cycle à l’autre, entraînant une perte de temps considérable.
Cette situation a eu pour conséquence que certains élèves arrivaient à l’université avec des lacunes importantes, n’ayant jamais abordé certaines notions essentielles comme l’optique ou l’électrochimie par voie sèche.
« Beaucoup d’étudiants ont l’impression d’avoir sauté une classe dans leur parcours, tant les écarts de niveau sont marqués », a-t-il ajouté.
Pour mener à bien cette relecture, la commission a adopté une démarche inclusive.
Une première phase de relecture verticale, de la 4e à la terminale, a permis d’identifier les redondances et de rationaliser les contenus.
Six groupes thématiques ont été mis en place, rassemblant 60 participants venus de toutes les régions du pays, parmi lesquels 14 représentants des différents corps de l’enseignement.
Inspecteurs de l’IMC, inspecteurs généraux de l’enseignement secondaire et de la formation, formateurs de la FASTEF, enseignants expérimentés et membres de la commission nationale ont travaillé main dans la main.
Selon les responsables, ces travaux ont déjà abouti à d’excellents résultats, ouvrant la voie à des programmes plus légers, cohérents et en phase avec les exigences contemporaines de l’enseignement scientifique.

Quand c’est important personne n’en parle. Le Sénégal est un pays de faits divers.