S. Mariama Niass, Abdou Diouf, le terrain de la Patte D’oie et la maison offerte par les Algériens

Sa disparition ce samedi à l’âge de 88 ans constitue une grande perte pour la communauté islamique. Seyda Mariama Niass a consacré toute sa vie à l’enseignement du Saint Coran aux jeunes. Retour sur ses relations avec Abdou Diouf, les rois arabes et la  maison que lui ont offerte les Algériens

L’histoire de la rencontre d’Abdou Diouf avec les enfants du daara de Seyda Mariama Niass

« Et un jour le Président Abdou Diouf lors d’un de ses déplacements rencontra des jeunes qui récitaient mélodieusement le Coran. Il demanda d’où venaient ces mômes, et on lui a répondu que ces enfants venaient du daara de Seyda Mariam Niasse. Mais avant cela Cheikh Ibrahim Niasse avait  »confiée » sa fille Ya Seyda à Abdou Diouf » raconte Cheikh Baye Kane petit fils de Ya Seyda.

La visite du Président Diouf chez la vertueuse

Toujours dans la même continuité Cheikh Baye raconte que le Président Abdou Diouf a cherché à rencontrer cette vertueuse qui a fait de l’éducation l’unique créneau à explorer. « Quand le Président Diouf lui pose la question de savoir où se trouve son daara parce qu’il avait rencontré des jeunes qui récitaient très bien le Coran, Yaye Boye (surnom donnée à Seyda Mariama Niass) lui répond que son daara se trouve entre sa chambre et la grande cour de sa maison familiale. » Le Président fut ébahi par cette réponse.

Les recommandations auprès des grands dirigeants arabes

Il croyait que ces enfants sortaient d’un grand daara. Et c’est de là que le Président Abdou Diouf lui avait attribué un vaste terrain à la Patte d’Oie en 1984. Avec l’aide des nombreuses recommandations que lui faisait le Président Diouf auprès de certains dirigeants arabes, elle a pu bénéficier de quelques soutiens de la part de certains rois ou émirs pour la construction de son école. D’ailleurs un des bâtiments de l’école à la patte d’oie porte le nom du Sultan Ben Abdel Aziz, roi saoudien à l’époque, qui lui avait alloué un financement à hauteur de deux cents mille dollars l’équivalent de 150 millions de FCFA à l’époque.

L’histoire des diplomates Algériens

Depuis lors les cours se font en temps pleins pendant neuf mois. Et c’est avec ce soutien qu’elle a pu construire le premier grand bâtiment de l’école. Vers 1987 des Algériens qui avaient entendu son nom cherchaient à la voir. Ils rencontrent son jeune frère Baba Lamine Niasse qui travaillait à l’époque au consulat du Sénégal en Algérie. Quand ce dernier leur avait dit que cette célèbre femme était sa sœur, ils sont venus au Sénégal pour constater l’immense travail qu’elle abattait. A l’époque le daara se trouvait toujours à la maison familiale à l’avenue Malick Sy. Ces algériens venus au Sénégal, ont toujours maintenu leurs relations avec Ya Seyda.

La maison offerte

Ils vivaient à Mermoz jusqu’à la fin de leurs missions au Sénégal. Quand ils ont décidé de rentrer, ils ont acheté la maison où ils étaient à Mermoz à 55 millions à l’époque  pour l’offrir à Ya Seyda. C’est dans cette demeure que vivait Ya Seyda jusqu’à son décès ce  samedi 26 décembre. Le  domicile familial à Malick Sy étant trop étroit, pour ses disciples, elle déménage avec eux et sa famille à Mermoz.

Précurseuse de l’enseignement franco-arabe au Sénégal

Depuis 1994, l’enseignement français est inclus dans le programme. Elle est la  première personne au Sénégal à mettre en place cette méthode  simultanée d’enseignement coranique et français dans le système éducatif. Beaucoup d’enfants qui étudient à l’école de la Patte d’Oie  vivent chez elle à Mermoz.

La maison rachetée à Sacré-Cœur

Toujours passionnée par l’éducation et la  transmission du savoir, elle décide de louer une autre maison à Sacré-Cœur. Pendant plus de vingt ans, cette demeure, beaucoup plus grande que celle de Mermoz servait aussi de daara. Des centaines de jeunes venus d’horizons divers y résidaient. Elle décide finalement de racheter la maison.

« Le monde » présent dans ses daaras

Et jusqu’à présent les étrangers sont beaucoup plus nombreux que les Sénégalais dans les daaras, de vertueuse fille de Baye Niass, parce que sa renommée est internationale. Elle compte actuellement des dizaines de daaras à Dakar, notamment à l’Avenue Malick Sy, Mermoz, Patte d’Oie Sacré-cœur, Sud- Foire, Parcelles Assainies, Keur Massar. Son enseignement est aussi universel, en Afrique et dans les autres continents, on retrouve aussi ses daaras, créés par ses anciens élèves qui sont devenus en grande partie des Imams.

1 COMMENTAIRE
  • Malick Diallo

    que Dieu lamene a son paradie cellestre

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