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Riposte contre la désinformation au Sénégal : « La rigueur journalistique est notre meilleure arme »

Des journalistes, universitaires et experts se sont réunis à Dakar du 3 au 6 novembre pour aborder la problématique de la désinformation dans l’espace francophone. Cette rencontre, organisée en marge de la Semaine mondiale de la francophonie scientifique, a été l’occasion de confronter les expériences et de définir des stratégies communes face à ce phénomène.

Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, plusieurs acteurs majeurs des médias ont exposé leurs initiatives. Denise Époté, directrice de la distribution chez TV5MONDE, a souligné l’engagement de la chaîne, membre de l’alliance FORFACT, qui multiplie les actions comme la participation à la plateforme « Vrai ou Faux » et la création prochaine d’un poste de référent en fact-checking. « Face à l’intelligence artificielle, la rigueur journalistique est notre meilleure arme », a-t-elle déclaré.

Pour Benoît Bréville, directeur du Monde diplomatique, la réponse réside dans la qualité et la contextualisation de l’information, à l’opposé de l’instantanéité. Il a également insisté sur la nécessité de s’interroger sur les causes de la prolifération de la désinformation, notamment « la crise de confiance envers les médias et les institutions ».

Sur le continent africain, des solutions innovantes émergent. Paul Joël Kamtchang, fondateur du site camerounais data-check.org, a présenté MyDataCheck, une intelligence artificielle accessible via WhatsApp pour la vérification citoyenne de l’information. Il a alerté sur l’évolution constante de la menace, évoquant une « véritable guerre des narratifs » et a appelé l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) à intensifier la recherche sur le sujet. Cette même semaine a d’ailleurs vu la jeunesse francophone faire entendre sa voix lors de panels organisés par l’AUF.

La formation a été identifiée comme un pilier central de la riposte. Mamadou Ndiaye, directeur du CESTI de Dakar et président du Réseau Théophraste, a affirmé que « la première ligne de défense, ce sont les journalistes que nous formons ». Le réseau des écoles francophones de journalisme a d’ailleurs élaboré un livret commun pour renforcer l’éducation aux médias. L’événement de Dakar, qui a également été marqué par l’élection du recteur de l’UCAD à la tête de l’AUF, a réuni un consensus sur la capacité de la francophonie à transformer ce défi en une opportunité de coopération.

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