Riposte au covid-19 : « La nouvelle stratégie présente des risques… », selon Mary Teuw Niane

Le Sénégal, après quelques mois de lutte contre le coronavirus, a adopté, depuis quelques jours, une nouvelle stratégie allant de l’assouplissement des mesures de l’état d’urgence à un certain nombre de liberté d’action des citoyens tels que l’ouverture des marchés et la possibilité de se déplacer entre les localités du pays, mais aussi et surtout la prise en charge des cas testés positifs au coronavirus…

Dans un article rendu public ce weekend, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur a décelé les risques que présente ces mesures dans le cadre de la lutte contre la covid-19. Les voici :

« L’isolement des contacts dans les maisons, en raison de l’indiscipline de beaucoup de nos compatriotes et des habitudes de visites à domicile, peut contribuer à l’expansion de la maladie.

La levée de l’interdiction de circuler de région à région, si elle devait intervenir pourrait faciliter la contamination des vingt deux (22) départements qui sont indemnes de corona virus covid19 ; Etc. Évidemment chaque stratégie a ses avantages et ses inconvénients. Elle doit aussi avoir une manière spécifique de communiquer. Tout en continuant à mettre l’accent sur les gestes barrières, la communication devrait mettre une touche particulière sur :

la sensibilisation des groupes vulnérables (personnes âgées et/ou personnes souffrant de maladies comme le diabète, l’hypertension, l’asthme, le surpoids, etc.) ; la prise de conscience des familles, des communautés religieuses, des femmes et des jeunes pour protéger les personnes vulnérables en leur sein ; le sens du malade asymptomatique, un malade sans signe extérieur de maladie pour lequel, culturellement, il est difficile d’imaginer qu’il puisse contaminer une autre personne; Etc.

Cette stratégie, comme la précédente, pour réussir, a besoin de discipline et de responsabilité individuelles et collectives. Le citoyen a un rôle essentiel à jouer et l’autorité administrative a sa responsabilité qui est engagée.

L’Afrique bénéficie de spécificités qui empêcheront la maladie de faire des dégâts humains à l’image de l’Europe et de l’Amérique. Cependant, le meilleur moyen de tirer profit de ces circonstances atténuantes, d’éviter la multiplication des cas graves, est d’être unis et engagés autour des mesures prises par le Comité national de Gestion des Épidémies et les autorités de la santé ».

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