Plusieurs titres de la livraison de mercredi de la presse quotidienne reçue à l’APS s’intéressent à la “crise” dans le secteur des médias, constat qui a conduit le patronat du secteur à solliciter des pouvoirs publics des mesures visant à favoriser la viabilité des entreprises concernées.
“La presse à l’épreuve”, affiche à sa une le quotidien Enquête, selon lequel les entreprises de média sont plongées “dans une crise sans précédent, exacerbée par les réclamations financières colossales de la Télédiffusion du Sénégal (TDS)”.
“Depuis le samedi 3 août, la situation s’est encore détériorée, menaçant même l’existence de plusieurs organes de presse”, écrit le journal. Il note que ces difficultés ont amené la Coordination des associations de presse (CAP) à demander “des mesures immédiates après la suspension de la publication” des quotidiens sportifs Stades et Sunu Lamb.
Les Echos annoncent que les patrons de presse se réuniront après-demain vendredi autour de cette problématique, alors même que la CAP “prédit la fermeture prochaine d’autres médias et demande l’ouverture de discussions” avec les pouvoirs publics.
“La presse, au bord de l’asphyxie !”, s’exclame Sud Quotidien, comme alarmé par une situation tellement difficile que “le risque est grand de voir pas mal d’organes de presse mettre la clé sous le paillasson”.
Sud Quotidien ne se fait pas prier pour lister ces difficultés qui plombent “depuis quelques mois” les médias, entre “blocage de comptes bancaires, réclamation de paiement des dettes fiscales […] suspension de conventions liant des départements et structures étatiques à des médias”.
L’Etat doit savoir que le secteur des médias est ”en danger”
Cette crise, marquée par des pressions multiformes sur les entreprises de presse […], a déjà conduit à la fermeture de Stades, Sunu Lamb, ainsi que la non-parution de Vox Populi hier [mardi] et la perte d’emplois dans le secteur”, relève le journal Le Quotidien.
Suffisant pour que le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS) alerte les autorités publiques. “Il faut que l’Etat sache que son secteur médiatique est en danger”, déclare Bamba Kassé dont les propos sont à la une du quotidien L’As.
Certains journaux reviennent sur un autre débat, celui relatif à la déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko. “Si près si loin”, titre Bès Bi Le Jour, en laissant entendre que la perspective du face-à-face entre le chef du gouvernement et les députés s’éloigne un peu plus.
“La saisine annoncée du Conseil constitutionnel par le président de la République pour un avis sur la date de dissolution de l’Assemblée nationale semble éloigner une DPG de Sonko”, explique le journal.
Il ajoute qu’en dépit de la mise en place du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, condition posée par le chef du gouvernement pour faire sa déclaration de politique générale, “le pouvoir prend son temps pour ne pas faire face à la majorité” Benno Bokk Yaakaar de l’opposition.
Kritik’ aussi voit le Premier ministre prendre “la voie de contournement” sur cette question. “Pour éviter de prêter le flanc face à une Assemblée nationale hostile et tuer l’œuf d’une motion de censure certaine, analyse-t-il, le PM snobe la quatorzième législature”.
Le chef du gouvernement, “pas tenu par les délais, compte dérouler son programme de gouvernance devant de nouveaux députés reflétant la trajectoire impulsée par l’électorat sénégalais. Un coup politique inégalant mais opportun en ces temps de realpolitik”, analyse Kritik’.
D’ici là, certains députés, dont Guy Marius Sagna, sont décidés à demander des comptes au gouvernement sur certaines questions dont l’attribution d’un marché de 9000 logements à des entrepreneurs chinois.
”Fidèle à sa dynamique de +député du peuple+, Guy Marius Sagna a adressé, hier [mardi], pas moins de 24 questions au gouvernement, sur autant de faits et problématiques que vivent les populations”, rapporte L’info.
”Parmi ces questions, précise le journal, la réalisation de 9.000 logements sociaux confiée à des Chinois. Il demande au gouvernement d’expliquer le choix d’une entreprise chinoise, au lieu d’une entreprise sénégalaise”.
Une brigade pour contrôler les activités sylvopastorales
Sur cette question pouvant relever de la ”préférence nationale”, L’Observateur énonce une ”dure réalité”, selon laquelle les entreprises sénégalaises ”sont trop petites” pour se voir attribuer certains marchés, sans compter qu’elles ne sont pas toujours guidées par ”l’esprit de solidarité”.
Le député Abdou Mbow, de son côté, ”s’empare de l’affaire du limogeage de Cheikh Dieng à la tête de l’Office national de l’assainissement (ONAS)”, en demandant au ministre de tutelle, Cheikh Tidiane Dièye, ”des explications sur plusieurs allégations, relatives notamment à de présumées surfacturations, marchés par entente directe”, rapporte encore L’info.
Le groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY) de l’opposition ”veut éventer le scandale”, titre sur cette question le quotidien L’As. Abdou Mbow, président dudit groupe, demande à être édifié sur certaines insinuations de Cheikh Dieng, démis de ses fonctions environ trois mois après sa nomination à la tête de l’ONAS.
Le député veut savoir ”si, effectivement, comme l’insinue” M. Dieng, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement ”a pris la décision de suspendre la procédure de passation des marchés attribués provisoirement aux entreprises Tawfekh Taysir et Delgas et de privilégier en lieu et place une entente directe avec des entreprises de son choix”.
Sur un sujet totalement différent, Le Soleil annonce la création d’une Brigade de sécurité alimentaire appelée à ”davantage contrôler les activités sylvopastorales et renforcer les mesures contre le vol de bétail sur toute l’étendue du territoire national”.