« Il faut arrêter de qualifier les gens de traîtres« , a réagi El Hadji Hamidou Kassé. L’ancien ministre en charge de la Communication à la présidence de la République était sur Rewmi.fm, dans l’émission « Grand Oral ». Le philosophe, lors de cet entretien, a été interpellé sur le remaniement du Président Sall.
La nomination du Président de « Rewmi », Idrissa Seck a surpris plus d’un. Les critiques n’ont pas été tendres à son endroit, le qualifiant même de « traître ». Interpelle sur la question, M. Kassé de préciser qu’il a pris au sérieux ce que disent les uns et les autres parce que, dit-il que c’est important dans un pays.
« Chacun d’entre nous doit savoir qu’il ne détient pas le monopole de la démocratie encore moins du nationalisme. Nous sommes un même peuple. Un même pays. Les militants qui sont dans l’Apr sont passés certainement par le Pds. D’autres qui sont dans Pastef sont passés certainement dans le PS etc. L’élite politique sénégalaise se caractérise par la mobilité entre guillemets par les transhumances. Ce que j’appelle analyse concrète de la situation concrète m’a amené à me dire que je trouve à l’Apr tel qu’on l’avait portée un cadre propice pour réfléchir sur les problèmes des sénégalais« , souligne-t-il.
« On confond souvent l’éthique et la morale…«
Il poursuit : « Je ne parle pas de la mort des idéologies. Je parle du dépérissement des catégories qui fusent les gens dans des dogmes. Vous savez dans les années 30 du siècle dernier, les communistes chinois qui combattaient les nationalistes mais finalement se sont alliés contre l’impérialisme japonais. En Afrique, des parties d’obédience différente qui se vouaient aux hégémonies se sont alliés pour la lutte pour l’indépendance… Quand je parle d’analyse concrète de la situation concrète, c’est au-delà de la morale. Parce qu’on confond souvent l’éthique et la morale. C’est-à-dire que certaines catégories ne sont pas opératoires. La vie n’est pas figée. La vie elle est dynamique et en fonction de la situation on peut parfaitement changer de discours, changer de tactique. Il y’a la stratégie, il y’a la tactique« .
Dialogue politique…
Pour lui, il y a trois (3) choses qui expliquent cette ouverture à la mouvance présidentielle. « Premièrement, le président a clairement dit qu’il allait tirer les conséquences du dialogue politique national qui a réuni toutes les forces vives de la nation. Tout le monde a participé sans exception. Encore une fois, on ne peut pas réduire cette démocratie à cette confrontation permanente. Alors ça c’est un aspect. le président a dit : ‘je vais en tirer les conséquences’. Si nous sommes capables de nous asseoir pour discuter du problème du pays, on s’accorde sur un certain nombre de choses. Mais ça veut dire qu’on peut gouverner ensemble malgré nos divergences. Et demain s’il faut aller vers une compétition, on va le faire et que le meilleur gagne« , dit-il.
La Covid…
Et toujours daprès El Hadji Kassé, « le deuxième aspect c’est la Covid. Au début de la Covid tout le monde s’est engagé autour du président dans le combat contre le coronavirus. Cela veut dire qu’il y’a des sujets clés autour desquels nous sommes tous d’accord« .
Liquider les préjugés…
« Et troisième aspect, mais cette crise-là elle a eu des conséquences tragiques pour ne pas dire dramatique sur l’économie nationale comme sur l’économie mondiale. Or, le président peut parfaitement estimer que face à cette situation-là, à trois occurrences, je pense que nous pouvons aller ensemble régler des problèmes majeurs et que chacun garde son indépendance. L’essentiel c’est que nous discutons sans qu’on dise que quelqu’un est un traite. Nous devons liquider les préjugés parce que c’est cela qui nous permet d’être dans une discussion utile et productive pour le peuple sénégalais« .