Relations Turquie-UE : Espoirs de coopération renforcée en 2025
À Bruxelles, l’Ambassadeur Faruk Kaymakci, Représentant Permanent de la Turquie auprès de l’Union européenne, a souligné que l’année 2024 avait été marquée par des discussions approfondies sur les relations entre la Turquie et l’UE. Il a mis en avant une reconnaissance croissante de la nécessité d’une coopération renforcée. S’exprimant lors d’un point de presse, Kaymakci a partagé ses attentes pour 2025, notamment la reprise des activités de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) en Turquie et la levée des obstacles aux réunions de dialogue politique de haut niveau dans divers domaines.
Kaymakci a déclaré que depuis le début de 2023, certains développements, comme l’apaisement des tensions en Méditerranée orientale et les progrès dans les relations bilatérales avec la Grèce, ont clairement souligné l’importance d’une coopération accrue avec l’Union européenne. Ces événements renforcent l’urgence de normaliser et de renforcer les relations Turquie-UE. Kaymakci a rappelé que l’UE avait adopté des mesures restrictives contre la Turquie en 2019, mais n’avait proposé de solutions concrètes qu’en novembre 2023. La « Déclaration conjointe » partagée par l’UE proposait la levée de nombreuses de ces mesures, ainsi que des avancées dans d’autres domaines.
Le représentant turc a insisté sur l’importance d’adopter rapidement cette Déclaration, expliquant que le sujet avait été mis à l’agenda du Sommet de l’UE en avril 2024. Sous la présidence hongroise, le COREPER avait examiné la question, et le Ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, avait été invité à la réunion informelle de Gymnich grâce au support de Josep Borrell.
Concernant le Dialogue Économique de Haut Niveau, Kaymakci a exprimé sa déception que l’UE n’ait pas encore pris de mesures concrètes pour répondre aux attentes de la Turquie. Il a cependant noté avec espoir qu’un feu vert avait été donné pour lever certaines restrictions et relancer le Dialogue Économique de Haut Niveau. Kaymakci a insisté sur la nécessité d’une action rapide pour que la BEI reprenne ses activités normales en Turquie, essentielle pour le bon fonctionnement de la Türkiye Investment Platform, qui a précédemment reçu un crédit de 450 millions d’euros pour les victimes d’un séisme.
L’Ambassadeur turc a souligné l’importance des dialogues sur la santé, la science, la recherche, la technologie, l’innovation et le commerce entre la Turquie et l’UE. Il a également constaté un regain d’espoir pour 2025 après la publication des rapports de la Commission européenne sur l’élargissement. Deux faits majeurs ont marqué 2024 : la participation de la Turquie à des réunions importantes et la visite de hauts responsables européens en Turquie.
Une série de visites européennes, dont celle d’Ursula von der Leyen pour discuter de la situation en Syrie et des relations Turquie-UE, a renforcé la dynamique positive de la fin d’année 2024. Hadja Lahbib a abordé l’aide humanitaire en Syrie avec les autorités turques. Kaja Kallas, Haut Représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, prévoit également une visite en janvier 2025.
Kaymakci a exprimé sa frustration face au blocage du Dialogue Politique de Haut Niveau et du Conseil d’Association, indispensables pour établir une collaboration efficace dans les affaires étrangères et la défense. Il a ajouté que leur redémarrage rapide début 2025 est crucial. Il a plaidé pour que tous les dialogues existants, notamment sur l’énergie, les transports, soient poursuivis pour renforcer les relations bilatérales, comme rapporté par nos confrères de l’agence de presse Anadolu.