Rapport-Droits humains-Amnesty/Sénégal : « Plus d’un millier de personnes arrêtées entre janvier et octobre »

Amnesty International a rendu public aujourd’hui, mercredi 24 avril, son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Dans un contexte de préparation d’élection présidentielle, Amnesty International note plusieurs arrestations avec notamment des journalistes, des militants surtout en lien avec le parti Pastef.

Un bilan lourd…

Dans son rapport de l’année, l’organisation pour la cause des libertés évoque la répression des forces de défense et de sécurité lors de manifestations. En effet, les arrestations massives, justifiées par des troubles à l’ordre public, des menaces à la sécurité nationale ou encore du terrorisme, se sont toutes soldées par des libérations sans procès, dans le cadre de la volonté de pacification de l’espace public.

Des arrestations sans raison d’être

Entre janvier et octobre, plus d’un millier de personnes ont été arrêtées et placées en détention, principalement en raison de leur participation à des manifestations ou de leur lien présumé avec le Pastef. On peut citer par exemple Hannibal Djim, qui avait organisé des campagnes de collecte de fonds pour soutenir le Pastef, Falla, arrêtée en mai et placée en détention en raison de ses publications sur Facebook soutenant le Pastef, Aliou Sané, coordonnateur du mouvement Y’en a marre et vice-coordonnateur de la plateforme F24.

La presse bâillonnée

Aussi, des journalistes ont été arrêtés, placés en détention et condamnés à des peines d’emprisonnement à l’issue de procès engagés contre eux notamment pour diffamation ou diffusion de fausses nouvelles. Le 7 mars, le journaliste Pape Ndiaye a été arrêté et placé en détention. Il était notamment inculpé de « diffusion de fausses nouvelles » et d’« outrage à magistrat » pour avoir affirmé sur la chaîne Walf TV que 19 substituts du procureur s’étaient prononcés contre le renvoi d’Ousmane Sonko en jugement pour viol présumé. Pape Ndiaye a été libéré à titre provisoire le 21 juin.

En mai, Sérigne Saliou Guèye, directeur de publication du quotidien Yoor-Yoor, a été arrêté après que son journal eut publié un article critiquant des magistrats à la suite d’une décision de justice rendue dans l’affaire du procès en diffamation contre Ousmane Sonko. Il a été inculpé de « publication d’écrits de nature à discréditer les actes ou décisions judiciaires, diffusion de fausses nouvelles de nature à discréditer les institutions publiques et usurpation de la fonction de journaliste ». Serigne Saliou Gueye a été remis en liberté provisoire le 21 juin.

Le journaliste Pape Alé Niang a été arrêté le 29 juillet et inculpé d’« appel à insurrection et actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique » après la diffusion d’une vidéo dans laquelle il évoquait la récente arrestation d’Ousmane Sonko. Il a été remis en liberté provisoire le 8 août après une grève de la faim.

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