R. Bogaert sur Mendy: « Ratisser, relancer, il est très fort sur ses acquis. C’est quand il n’est pas là qu’on »
Arrivé après la fin du mercato, l’expérimenté milieu international sénégalais (31 ans) est déjà un élément précieux au service du collectif lensois. Leader par l’exemple, homme de mots choisis, son expérience, après six ans à Leicester en Angleterre, est un atout dans l’approche d’Arsenal.
« Ce n’est pas le joueur qu’un spectateur identifie le plus vite, mais c’est un des plus précieux dans l’équilibre et toujours en train de penser équipe. » « C’est quand il n’est pas là qu’on se rend compte. Ratisser, relancer, il est très fort sur ses acquis. » Régis Bogaert, adjoint en sélection du Sénégal, et Jérémy Pied, son partenaire à Nice en 2015-2016, dressent le même portrait de Mendy, Nampalys, le prénom de son grand-père, « Papy » pour tous, à commencer par sa mère, depuis tout môme.
Un joueur discret mais plein de recul et déterminé, venu au foot à 4-5 ans dans le sillage de ses deux aînés qui l’emmenaient jouer dans le quartier, à Toulon, avec un objectif en tête : « À l’école, je répondais déjà que je voulais être footballeur. Les professeurs n’étaient pas forcément contents. Ils me disaient mais tu n’as pas de plan B ? Non. Je me suis donné les moyens et j’ai le bonheur d’avoir réussi. »
Recruté le 4 septembre, une fois le départ de Stijn Spierings acté, le Varois aux 139 matchs de L1 et 98 de Premier League a été immédiatement séduit par le discours de Franck Haise, après six saisons à Leicester, la dernière barré par la concurrence (Ndidi, L’ancien Lilois Soumaré, Dewsbury-Hall, Tielemans). Mais sa prolongation en 2020 après une saison à 8 matchs et 368 minutes de jeu dit beaucoup de son image chez les Foxes. Au club, on raconte : « Il était très apprécié. Brendan Rodgers avait dit « plutôt que de dépenser très cher, avec lui, on sait ce qu’on a, il n’y a jamais de mauvaises surprises ». » Le coach de Leicester était emballé notamment par son professionnalisme. C’est cet investissement personnel qui lui a d’ailleurs permis de pallier l’absence de préparation collective pour être déjà titulaire à Séville (1-1), deux semaines après son arrivée, et de réaliser un match déjà très propre.
Ceux qui l’ont côtoyé louent un sens collectif affirmé. « C’est le joueur précieux qui consolide la base de l’équipe, rassurant, une valeur sûre, estime Jérémy Pied. Il ne va pas crier sur quelqu’un mais va essayer de rattraper le coup. » Pour le joueur qui a débuté à Monaco, rien de plus naturel : « Ça vient de ma formation. Et c’est ma vision du football aussi, on est meilleur si on joue avec les partenaires et ça me met en avant aussi. »
Au service mais leader, il a été un acteur clé de la conquête de la CAN 2022. « Il est discret mais a une influence très grande dans le groupe, c’est un leader par l’exemple, confirme Régis Bogaert. On le retrouve souvent dans les petits groupes qui se forment après les repas, il est très sociable et interactif. »
« De l’or pour un entraîneur »
C’est cet alliage qui a séduit Claude Puel, son coach à Nice (2013-2016) puis à Leicester, en 2018-2019, dans deux contextes très différents. « Lens a fait un super coup. Pour un entraîneur, c’est de l’or, il est très fiable, avec une superbe mentalité. Il comble les espaces. Il ne fait pas de choses de folie à travers des dribbles ou des fulgurances mais se rend vite indispensable dans un collectif car il compense tout, avec une très bonne relance. Il récupère beaucoup de ballons et fait jouer ses partenaires. I l se manifeste peu par la parole mais il est omniprésent. »
Le technicien décrit un profil mature qui donne encore mieux sa pleine mesure tout seul dans l’axe mais parfaitement capable de s’adapter dans un jeu à deux milieux. Il l’a déjà montré avec Salis Abdul Samed comme avec Andy Diouf, fort d’une bonne lecture du jeu, toujours disponible, « très bon même sous pression. À Nice, je l’ai de suite installé devant la défense en pointe basse. On a rectifié son contrôle orienté vers l’avant et la façon de prendre les infos. Il l’a très bien compris et a beaucoup progressé pour faire une très grosse saison. »
Quand Puel l’a retrouvé au cœur de l’Angleterre, le milieu revenait en revanche d’un prêt raté à l’OGCN. « Il n’avait pas été performant. Je ne savais pas si je pouvais compter sur lui et on avait beaucoup de joueurs. Mais il a tout de suite été énorme à l’entraînement. Je l’ai naturellement fait jouer de plus en plus. Il a retrouvé un très haut niveau, alors que les dirigeants et les entraîneurs autour ne croyaient pas en lui. Il est revenu dans leurs petits papiers, alors qu’ils le pensaient trop petit pour l’Angleterre. » Nampalys Mendy, lui, s’étonne qu’on lui parle de sa taille (1,68 m), qu’il n’a jamais considérée comme un obstacle « au contraire. Le jeu anglais, c’était mon style. J’ai pris beaucoup de plaisir là-bas. » Même face à Arsenal.
Avec La Voix du Nord