Qui est Idrissa Seck, candidat à la présidentielle de 2019 ?

« Frère jumeau » du Sénégal, Idrissa Seck l’est pour d’abord, sa date de naissance -le 09 août 1960 à Thiès-, et ensuite pour sa volition presque viscérale à en prendre les rênes et ce, depuis qu’il a fait accéder son mentor, Me Wade, au pouvoir, en tant que plus jeune directeur de campagne, concepteur de la marche bleue. Des cinq (5) candidats pour cette Présidentielle 2019, « Ndamaal cayor », ou le lutin du Cayor, surnom qui allie malice et courage, dont l’homme d’Etat et de défi qui continue de séduire, semble investi. Son parcours de fils d’un marchand ambulant, vendeur de friperie qui n’a ménagé aucune dépense pour lui assurer un cursus scolaire éclatant, est certainement pour beaucoup dans sa personnalité politique que Senego se propose de croquer.

C’est en 1988, lors de la campagne présidentielle que les Sénégalais découvrent, pendant le premier temps d’antenne du candidat Abdoulaye Wade, un jeunot de 29 ans, l’expression teintée d’une érudition solide en théologie, sur l’Islam notamment. Repéré par le Pape du Sopi en 1987, il devient son directeur de campagne l’année suivante.

Sa jeunesse bluffe les téléspectateurs. Et c’est à l’âge de 29 ans qu’il mène la bataille pour la victoire de Me Abdoulaye Wade. Si le peuple élit l’adversaire, nul doute que la campagne l’avait lancé au devant de la scène politique sénégalaise. Les élections terminées, le jeune Idrissa rejoint l’Université de Princeton, quand son candidat retourne en France.

« Si je veux être utile au Président Wade qui exercera tôt ou tard la magistrature suprême, il me faut remplir deux conditions : la première est d’acquérir un bagage intellectuel solide pour être capable de le seconder efficacement, la seconde est d’acquérir une indépendance financière qui me permettra de lui exprimer le fond de ma pensée en toute circonstance ». C’est en ces termes qu’Idy expliques ses pérégrinations estudiantines aux Etats-Unis.

L’on appréciera à l’examen de leur relation, la finesse et la justesse de sa prémonition.

En 1991, il est de retour au Sénégal. Le Pds rejoint le Président Diouf, pour former une majorité présidentielle élargie. Aminata Tall, Ousmane Ngom et Jean Paul Diass font leur entrée dans le gouvernement. Idrissa Seck, sculpté sur les bancs de la prestigieuse Sciences Po Paris et de la renommée Princeton, l’esprit déjà bien rompu aux arcanes politiques, prend le parti de cultiver son autonomie financière : il crée le cabinet ACG, dont la mission consiste à réguler les importations de riz au Sénégal.

En 1993, lors des élections présidentielles, Idrissa Seck n’est jamais loin du candidat, mais sont nommés, directeur de campagne et conseiller financier du candidat Wade, qui, Maître Ousmane Ngom, qui, Samuel Sarr. Sans doute, avait-il l’intuition juste que ces élections n’étaient pas décisives, fussent-elles d’ailleurs émaillées d’incidents, dont l’assassinat de Me Babacar Sèye et la mort de six policiers durant le meeting des Mourtarchidines.

En 1995, son autonomie financière assise et les contours de ses perspectives politiques de conquête du pouvoir, pour son candidat Abdoulaye Wade, bien dessinées, il intègre le gouvernement comme ministre du Commerce.

Mais, il comprend très vite que les échéances des prochaines élections nécessitent la conquête du parti et le contrôle de ses appareils : il devient numéro 2 du Pds, écartant Me Ousmane Ngom avec qui il avait en partage ce statut, et qui se résout à quitter le navire bleu. La route de Wade était toute tracée ! En 2000, le parti conquis, il devient l’homme fort du Pds. La seconde phase de son ambition pour le Sénégal : mener Me Wade à la magistrature suprême.

Le grand parti socialiste qui avait dominé le paysage politique pendant 40 ans ne résista pas aux marches bleues réunies et mises en mouvement par Idrissa Seck. Le 26 mars 2000, aux prémisses printanières, Me Abdoulaye Wade devient le 3e président de la République d’un pays dont il favorisera l’émancipation et l’émergence politiques. C’est peu dire donc qu’en 1987, le Président Wade ne s’était point trompé, lorsqu’il présentait aux militants le jeune Idrissa Seck comme l’homme providentiel « qui le conduira jusqu’au Palais ».

Prémonition qu’Idy n’avait que bien intégrée, après les élections de 1988, lorsqu’il laissa entendre la nécessité de parfaire son parcours intellectuel et le devoir d’assurer son autonomie pécuniaire, « pour exprimer le fond de sa pensée en toute circonstance ».

L’année 2000 confie au président Wade les clefs du palais, qui le nomme par décret, directeur de cabinet de la présidence : homme fort du palais. La collaboration des deux hommes se fera toujours à l’aune du principe seckien : l’expression franche et sans détours de ses opinions et idées.

Idrissa Seck a l’oreille du Président et a le défaut de ne le point ménager : c’est l’homme qui dit au Président Wade ce qu’il pense. D’un esprit vif, sur lequel s’ente un courage noétique reconnu, il préfère à la complaisance facile et flatteuse des courtisans, l’effort diplomate de l’honnêteté. Son goût pour la science, qu’il manifeste au palais, par la fréquentation des hommes de sciences, l’incline à s’entourer des meilleurs, dont Ibrahima Wade, Abdoulaye Baldé, Souleymane Jules Diop, etc. Cette propension d’Idrissa Seck à recruter de bons collaborateurs ne manquera pas de susciter chez certains caciques du Pds des relents de frustration.

Qu’importe : le directeur de cabinet ne rechigne pas à débattre fermement, s’il le faut, avec ceux qui ne partagent pas les idées qui le mèneront, certainement, le 4 novembre 2002, à la primature. Idrissa Seck quitte donc le palais et fonctionne désormais à la maison militaire, située en face du palais. L’occasion est rare pour ses détracteurs qui ne manqueront pas de se fonder sur la proximité des deux édifices, sur leur monochromie surtout, pour nourrir l’on-ne sait-quelle-dualité au sommet du pouvoir, que l’envie avait pu alimenter dans leurs soi-disant âmes d’esthètes ! Son départ du palais ouvre la voie à ses pourfendeurs, mus par une seule intention : discréditer le Premier ministre.

Le Président choisit de faire venir son fils Karim au palais, rejoint par les hommes de confiance : Pape Samba Mboup, Farba Senghor, Assane Bâ, etc. En avril 2004, ils réussissent à jeter le discrédit sur Idrissa Seck : le Pm est alors destitué. L’acharnement s’exacerbe autour de lui : en novembre 2004, l’adversaire d’hier, Me Ousmane Ngom fait son retour : il est nommé ministre de l’intérieur « chargé des enquêtes policières ».

Idrissa Seck est mis en examen et incarcéré pendant six (6) mois, pour des raisons politiques et sous l’effort conjoint de trois hommes : Me Ousmane Ngom (ministre de l’Intérieur), Cheikh Tidiane Sy (ministre de la Justice) et l’ancien Pm, actuel locataire du palais présidentiel. La destitution d’Idrissa Seck compromet l’excellent travail qu’il était en train de réaliser pour sortir les Sénégalais des conditions inadmissibles dans lesquelles l’avait enchaîné la tutelle du Fmi (avec le programme PPTE).

De 1975 à 2004, le Sénégal était sous la tutelle du Fmi. A partir de 1975, l’Oncad (Office national de commercialisation et d’assistance au développement), créé en juin 1966, faisait vivre des déficits budgétaires énormes au Sénégal. Épicentre de l’économie sénégalaise, les charges de fonctionnement de cet office représentaient 87,2% de son chiffre d’affaires. Or, entre 1975-76, ses charges ont dépassé celles du budget de fonctionnement du Sénégal.

Juste avant sa dissolution, son déficit était estimé à 72 milliards, à cause des détournements, pesées fantaisistes, balances truquées et prestations fictives de transformateurs. Ainsi, à la fin des années 70, et à cause de l’Oncad, le Sénégal connait une crise de liquidité interne et externe (comptes d’opération). Le régime de Senghor pour avoir – si l’on ose dire – de l’argent frais, doit voir comme qui dirait les sœurs jumelles : la Banque mondiale et le Fmi. Les institutions de Brettons Woods lui imposent l’ajustement structurel et exigent en même temps, la suppression de l’Oncad, cause de tous les maux !

Le 23 août 1980, l’Assemblée nationale convoquée en session extraordinaire, vote la dissolution de l’Oncad, source des déséquilibres des finances publiques. En août 1981, l’Etat du Sénégal signe un accord avec le Fmi et entre dans un cycle d’ajustement structurel. Les politiques déroulées à partir de 1966, avec la création de l’Oncad avaient conduit le Sénégal vers une première mise sous tutelle marquée par l’ajustement structurel.

Les politiques publiques déclinées à partir de 1981 avaient conduit le Sénégal vers la dévaluation et plus tard, vers la seconde mise sous tutelle de la Banque mondiale et du Fmi, signifiée par le programme PPTE en 2000. En cette date, le régime socialiste avait laissé au Président WadeE un taux d’endettement de 76% du Pib. C’était insoutenable ! Le Pm Idrissa Seck conduit alors les réformes et politiques économiques qui permirent au Sénégal d’atteindre le pont d’achèvement en avril 2004, de bénéficier de l’Iadm et de voir sa dette réduite de plus de 60%.

Ainsi la dette insoutenable de 76% du Pib (2743 milliards), fut réduite par le Pm Idrissa Seck jusqu’à 20% du Pib (1002,7 milliards). Le service de la dette de 124 milliards en 2000, était réduit en 10 milliards en 2006. La réduction de la dette était accompagnée d’un assainissement des finances publiques sénégalaises et globalement, du cadre macro et microéconomique (la vie des entreprises et des ménages).

Somme toute, de 2000 à 2006, la dette du Sénégal est réduite et passa de 76% du Pib (2743 milliards) à 20% du PIN (1002,7 milliards) sous l’égide du premier ministre Idrissa Seck. Ainsi le Sénégal allait réussir à toutes les initiatives mises en place par les bailleurs de fonds : PPTE, DSRP et IADM. En novembre 2007, le Président WADE, grâce au travail du premier ministre Idrissa Seck, pouvait réclamer au Fmi l’indépendance financière du Sénégal.

C’est ainsi qu’en novembre 2007, lors du Conseil d’Administration du Fmi présidé par l’ancien Président Dominique Strauss Kahn, le Fmi, sur demande du Sénégal, valida le programme sans décaissement (ISPE) proposé par le Sénégal. Le Président Wade avait estimé que d’une part, la mise en place de réformes et politiques saines, ayant permis d’atteindre le point d’achèvement, que d’autre part, la réduction de plus de 50% de la dette, pouvaient permettre au Sénégal, qui n’avait plus besoin du soutien financier conditionnel du Fmi, de cheminer seul.

Ainsi, ce dernier accepta le programme sans décaissement du Sénégal appelé ISPE (Instrument de Soutien à la Politique Economique). L’ISPE reflétait la qualité des finances publiques sénégalaises et la solidité des fondements de son économie. C’est un programme pour les pays qui avaient fait preuve d’une bonne gestion macro-économique.

Le premier ministre Idrissa Seck venait de mettre fin à plus de trente ans (30) de déficit public et de morosité économique. Pendant ces trente (30) années, les Sénégalais avaient beaucoup souffert des coupes budgétaires dans tous les secteurs socio-économiques. Aujourd’hui, le ministre de l’Economie et des finances travaille sur un programme (ISPE) que le Fmi avait accordé au Sénégal grâce au travail d’un homme, Idrissa Seck.

Il avait réussi à réduire la dette, avait assaini les finances publiques sénégalaises et solidifié les fondamentaux de son économie. Aujourd’hui, si le Sénégal est bien noté (Standard and Poor’s, Moody’s ou Fitch Rating) – ce qui lui permet de mobiliser des milliards dans le marché obligataire international – c’est grâce au travail d’un homme, le premier ministre Idrissa Seck.

Ainsi, le travail qu’avait mené cet homme dévoué à son pays et validé par tous les partenaires du Sénégal, avant qu’il ne soit compromis, fera, sans doute l’objet d’une relance dès 2019 par le président de Rewmi, Idrissa Seck, pour « enfin sortir les Sénégalais de leurs dures conditions de vie« .

Aujourd’hui, au Sénégal, la politique de mobilisation des ressources internes et externes a appauvri les ménages et les entreprises. Aujourd’hui, le pouvoir d’achat des ménages est en panne, de même que l’activité des entreprises. Le travail de Idrissa Seck tournera donc, essentiellement autour de la relance du pouvoir d’achat des Sénégalais et de l’activité des entreprises locales. Ce programme de relance est en phase de construction pour atteindre ces deux objectifs.

21 COMMENTAIRES
  • Mansour SENE

    C’est le plus mèritant de tous les candidats car de par son cursus et de son expèrience et sa longivitè dans la sphère gouvernementale qu’il à très tôt investi dès le bad âge. Mais Aussi de par son courage et sa fpersèverence a rester zen Durand tour Ce temps après moult dèfections ( J’allais dire, transons ) par dès compagnons qui n’ont que d’yeux pour dès intèrēts personnel. DIEU est avec ceux qui endurent les souffrances. ( mougn kaatt ) en Ouoloffologie. Magne.

  • Birome

    Très vague tout ça. Quels sont ses diplômes? Quel est son son vrai profil professionnel? On le dit consultant. Consultant en quoi? Tous les escrocs se font passer pour des consultants.

    • pwacc

      Price WaterHouse and Coopers pendant plus de 20 ans.

  • wakh deug

    Bonjour faisons fi des idées partisanes, même si on ne le soutient pas, a vrai dire il présente le meilleur profil pour sortir le sénégal du gouffre. Si nous tous, notre préoccupation c’est le développement du sénégal soutenons idrissa seck et oublions les sentiments personnelles.Merci

  • Rasta

    Avoir idrissa Seck à la tête du pays serait une erreur fondamentale. A moins de 3 mois des présidentielles, on attend toujours son programme !

  • redouane

    Idrissa Seck s’est juste déversser sa haine, diffamer, baver et inventer des histoires sur le régime en place

  • THALYSOU

    Arrêtez de vous voiler la face, Idrissa n’a pas le profil du bon dirigeant

  • BrOUK

    Idy a toujours était reproché par ses proches collaborateurs d’être autoritaire, d’avoir un égo sur-dimensionné, de manquer de respect et de reconnaissances et pire encore de prendre des décisions de manière très arbitraire. Ce serait gravissime de l’avoir comme président!

  • UnSenegalais

    Idy ne fait pas le poids face à Macky Sall. Idrissa est un incompétent

  • GaminDeLaRue

    Les insultes et les contrevérités n’ont jamais élu un Président ! Rek Macky !!

  • Daoud

    Moi j’ai perdu toute confiance en Idy depuis ce qu’il a dit au sujet des lieux saints du pèlerinage de l’islam de la Mecque. Je me demande si c’est un bon musulman sincère et respectueux de toutes nos traditions religieuses

  • Abdu

    Idy ne fait que cracher sur le pouvoir tentant de le discréditer à défaut de pouvoir l’éliminer ! Il n’a aucune compétence !

  • souliman

    Idrissa Seck divise. Il ne saura pas tenir la cohésion et l’unité dans notre pays comme sait si bien le faire notre président actuel.

  • solicite

    Idrissa Seck est un bipolaire ! I a été diagnostiqué l’été dernier dans un hôpital de Paris ! Il est parti en France pour ne pas que ça se sache ici ! Quoi qu’il en soit, il n’est pas apte à gouverner le Sénégal !

  • lion

    Pour moi Idrissa Seck c’est l’absent du paysage politique Sénégalais. Il n’apparait que pour faire des sorties fracassantes, blasphémer ou critiquer le pouvoir en place !

  • DAMEL

    il est le meilleur candidat

  • DAMEL

    on a pas mieux que lui

  • sego

    gayi, nio ko guissëdoo, ken kudul Sonko amoul programme, mom xam na fi muy yaxanalé sunnu alal, yokëko ci yatalu komkomu rewmi. Gaacé ngalama way M. Sonko

  • FALL MOUSSA

    Il ne faut pas commettre la même erreur qu’en 2012 en élisant un produit du système, Votons OUSMANE SONKO le patriote

  • Sonkomania

    Ce n’ai pas un debat contres attaque des uns les autres mais plutot un debat de propositions de vos programmes pour les senegalais et libre a nous de juger de la pertinance de vos propositions
    Idi votre leaderchip vous le devez unuquement au manque d’eveille d’une bonne partie de la population qui nr lise pas pas ne s’informe pas et ne save pas ceux qui se passe et se fait ailleurs, votre generation nous retarde nous recule et nous ridiculise depuis tres longtemps
    Toi comme maky sall avez peur du jeune Sonko ces idées sa conviction et ces solutions maky peut etre battu par vous certe mais vos conseilers vous on egalement fait comprendre que vous viendrez en second position derriere un vrai leader charismatique et patriotique qui se nomme sonko
    Ce debat vous ne le ferez jamais la politique a changer au senegal dommange qu’on ne soit pas nombreux pour l’instant a nous en rendre compte
    Band de pilleur que vous etes

  • Mbaye Babacar

    Quel Homme ! Quel parcours si riche !
    Ce serait vraiment dommage de ne pas profiter du potentiel immense de cet humble Homme

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