L’intervention du ministre de la Santé, Ibrahima Sy, lors d’une rencontre politique à Kanel, a provoqué une vive polémique. Devant ses militants, le ministre a clairement affirmé privilégier les CV des membres du parti Pastef lors des recrutements dans son ministère. Ces déclarations, enregistrées dans une vidéo qui a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, ont suscité une vague d’indignation, notamment de la part du coordonnateur du Forum Civil, Birahim Seck.
Birahim Seck, figure reconnue de la société civile, n’a pas tardé à réagir. Sur les réseaux sociaux, il a fermement condamné les propos du ministre. Selon lui, ni les déclarations faites par Ibrahima Sy dans la vidéo, ni ses tentatives d’explication ultérieures ne sont compatibles avec les principes de la gouvernance de rupture prônée par le régime en place. Pour Birahim Seck, il s’agit ni plus ni moins d’une « patrimonialisation du pouvoir » et d’une « gestion clanique », des pratiques qu’il juge dangereuses pour l’intégrité de la gestion publique.
Dans la vidéo en question, Ibrahima Sy s’exprimait en Pular et indiquait que sa priorité était donnée aux CV de membres du Pastef, le parti auquel il appartient. Cette position a rapidement été perçue comme un favoritisme basé sur l’appartenance politique, un comportement jugé discriminatoire par de nombreux internautes et observateurs politiques. Même au sein du Pastef, des voix se sont élevées pour critiquer cette approche.
Face à l’ampleur de la controverse, le ministre a tenté de désamorcer la situation. Dans un communiqué, il a expliqué que ses propos avaient été sortis de leur contexte et que la vidéo avait été « savamment extraite » pour nuire à son image. Ibrahima Sy a insisté sur le fait que, dans son ministère, les compétences et l’expérience priment sur toute autre considération, qu’elle soit politique ou personnelle. Il a ajouté que les nominations effectuées jusqu’à présent avaient largement bénéficié à des personnes extérieures au Pastef, et que promouvoir des cadres du parti, à compétences égales, n’était pas un délit.
Cependant, cette mise au point n’a pas suffi à calmer les critiques, notamment celle de Birahim Seck, qui a directement interpellé les dirigeants politiques sur ces dérives.