Présidentielles au Tchad et au Bénin : Déby brigue un 6e mandat, Talon le 2e cap

Les Béninois et les Tchadiens étaient appelés aux urnes hier dimanche, 12 avril pour le premier tour d’élections présidentielles sans suspens, les présidents sortants ayant toutes les chances de les emporter.

Jour de vote calme au Bénin après les manifs meurtrières

La journée de vote s’est déroulée dans le calme au Bénin, après une campagne électorale marquée par des contestations et des violences notamment dans le centre du pays, qui ont fait 2 morts et des blessés civils et militaires, selon le pouvoir.

Talon en roue libre

Le chef de l’Etat sortant Patrice Talon a voté dans la matinée. Il brigue un second mandat, face à deux candidats quasiment inconnus du public, les anciens députés Alassane Soumanou et Corentin Kohoué. Il a assuré qu’il gagnerait ce scrutin « par KO », sans second tour. Patrice Talon est en effet « seul face à lui-même » selon les mots de l’opposition, dont la plupart des leaders sont soit en exil à l’étranger, soit condamnés par la justice ou empêchés de se présenter du fait du nouveau Code électoral.

Le taux de participation devrait donc rester faible, les plus grandes figures de l’opposition locale ayant appelé au boycott du scrutin.

Si aucun incident n’a été déploré ce dimanche, certains craignent des tensions à l’annonce des résultats. Pionnier de la démocratie en Afrique de l’ouest, le Bénin a pris un virage autoritaire sous la présidence de Patrice Talon.

Au Tchad, les opposants écartés du scrutin

Autre élection présidentielle au Tchad, où le maréchal-président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, brigue un 6e mandat. Il a voté dans la matinée, aux côtés de son épouse Hinda, omniprésente pendant la campagne. Là encore, le chef d’état sortant est assuré de l’emporter, face à 6 candidats sans envergures, les principaux opposants ayant été écartés du scrutin .

Toute contestation est également systématiquement interdite par le régime depuis plusieurs mois, et la redoutable police anti-émeute disperse manu militari chaque début de rassemblement, lesquels n’attirent pas plus que quelques dizaines de téméraires. Human Rights Watch a qualifié jeudi de « répression implacable » cet usage de la force.

Le véritable enjeu de ce scrutin réside dans la participation, certains opposants ayant appelé au boycott de l’élection. La plupart des électeurs semblent de toute façon se désintéresser de ce scrutin joué d’avance, et essayent d’abord de joindre les deux bouts. Le Tchad est 187e sur 189 au classement de l’Indice de Développement Humain (IDH) et en 2018, 42% de la population vivait sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire