Présidentielle ivoirienne : Lider-Sénégal bat campagne contre la France

Présidentielle ivoirienne : Lider-Sénégal bat campagne contre la France

La cellule du parti Liberté et Démocratie pour la République (LIDER) au Sénégal démarre officiellement ses activités ce 7 décembre 2019 en perspective de la présidentielle ivoirienne d’octobre 2020. Les membres du parti créé par le Professeur en Economie, Mamadou Koulibaly, ont saisi la balle au rebond lors de cet événement pour « mettre à nu » la mainmise française sur leur pays, la Côte d’Ivoire. La dernière illustration en date, selon eux, est l’expulsion de la Suisso-Camerounaise Nathalie Yamb, conseillère exécutive du Lider, de la Côte d’Ivoire.

« Nous savons tous qu’en Côte d’Ivoire, quand on ne dérange pas le pouvoir, on peut rester dans le pays. Je trouve aberrant que des Africains soient expulsés de leur propre continent, sur demande de la France. On parle souvent d’ingérence dans le fonctionnement de nos Etats et là nous voyons les exemples qui sont palpables. L’exemple de Kémi Seba et de Nathalie Yamb en est une parfaite illustration. L’on se pose la question sur la mainmise de la France sur les décisions de son chefs d’Etat. Nous ne sommes pas contre la France mais plutôt contre son ingérence dans nos Etats africains », précise Patricia Fléan Keletigui, membre active de Lider Sénégal.

La militante suisso-camerounaise Nathalie Yamb a été expulsée de Côte d’Ivoire, lundi 2 décembre, quelques semaines après son intervention contre la « Françafrique » lors du sommet Russie-Afrique à Sotchi. Selon l’arrêté d’expulsion du ministre de l’intérieur, Nathalie Yamb est accusée de « mener des activités incompatibles avec l’intérêt national ».

Pour sa part, Tuo Donipoho, Secrétaire de la cellule Lider-Sénégal, a présenté le parti qui aura d’ailleurs comme candidat à la prochaine présidentielle le Pr Mamadou Koulibaly. Non sans aborder les problèmes du foncier rural, du régime politique appliqué en Côte d’Ivoire et du rejet des étrangers qui sont, entre autres, des dossiers que ce parti défend.

Pour rappel, LIDER est crée le 11 août 2011 par Mamadou Koulibaly, ancien président de l’Assemblée Nationale ivoirienne.

Une conférence a précédé cette rencontre et a pour thème : « Le processus électoral, levier et socle du bon climat social ». Elle a été animée par Mohammed Ouattara, Président de l’Ong « Regard Citoyen ». Le jeune Ivoirien a insisté sur la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI) qui faciliterait un climat de paix avant l’échéance électorale d’octobre 2020.

« La Commission électorale indépendante (CEI) est paralysée par sa composition. On pourrait avoir une crise pré-électorale qui peut aboutir sur une transition. La CEI doit être dissoute et personnellement je ne pense pas qu’il y aura une élection en 2020. Les signaux sont au rouge en Côte d’Ivoire à quelques mois de l’élection », s’inquiète M. Ouattara.

Qui est Mamadou Koulibaly, le fondateur de Lider

Né le 21 avril 1957 à Azaguié-Gare, Mamadou est économiste et enseignant-chercheur. Ayant obtenu son agrégation de sciences économiques en 1987, il enseigne à Abidjan (Faseg, Cires, Ensea, université de Cocody) ainsi qu’aux universités de Versailles et de Lille (France), avant d’administrer le réseau de recherches sur les politiques économiques du Codesria (Dakar).

Ministre du Budget puis de l’Economie et des Finances du gouvernement de transition, il a réussi, grâce à une gestion stricte et rigoureuse, à organiser entièrement sur fonds propres ivoiriens le référendum constitutionnel et les élections présidentielles d’octobre 2000, alors que le pays était frappé par des sanctions internationales suite au coup d’Etat de décembre 1999. Reconduit au poste de ministre de l’Economie et des Finances dans le premier gouvernement de la 2e République, dont il était le porte-parole, Mamadou est élu président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire en janvier 2001, fonction qu’il exercera pendant 10 ans. Ancien président par intérim du Front populaire ivoirien à l’issue de la crise post électorale, il choisit de fonder son propre parti, Liberté et Démocratie pour la République (LIDER) en Août 2011.

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