Le second round du dialogue national lancé le 28 mai dernier par le président de la République Macky Sall, s’est joué ce jeudi au ministère de l’Intérieur où le patron des lieux Abdoulaye Daouda Diallo a reçu les principaux partis politiques du pays. Si Macky Sall a réussi le temps d’une après midi à regrouper l’essentiel des forces vives de la Nation autour de l’essentiel : l’unité, la concorde et le dialogue, son ministre de l’Intérieur aura, par contre, cristallisé toutes les frustrations nées du dernier référendum. Le ministre a en effet, passé une très mauvaise journée entre les mains des opposants politiques du régime, comme les analystes s’y attendaient, du reste, après les piques qu’il avait reçues d’Oumar Sarr lors du lancement du dialogue au Palais.
Mamadu Diop Decroix d’And Jef, Déthiè Fall de Rewmi ou encore Amsatou Sow Sidibé de Car Lenen ont, comme qui dirait, disqualifié Abdoulaye Daouda Diallo de cet élan de cohésion nationale. Ils lui ont, tour à tour, craché à la figure qu’il ne pouvait pas piloter les affaires électorales nationales avec sa casquette marron beige.
« Vous n’êtes ni indiqué, ni apte à organiser une élection dans ce pays. La dernière consultation électorale à savoir le référendum a montré des manquements extraordinaires comme le tirage des cartes d’électeur privant 180.000 citoyens de leurs droits de vote. Nous avons noté aussi ces bureaux fictifs parce que le passage inexpliqué du nombre de bureaux de vote à l’étranger de 653 à 1213 en 2016 est inexplicable… Le Pourcentage aberrant du nombre de votants par rapport à la population dans plusieurs communes démontre que vous êtes inapte… Vous êtes membre de l’APR et maire de commune, donc vous n’êtes pas indiqué pour organiser des élections », a servi le numéro 2 de Rewmi Déthié Fall à Abdoulaye Daouda Diallo.
Amasatou Sow Sidibé de son côté, dira être traumatisée par l’issue du référendum du 20 mars dernier : « nous avons été traumatisés lors du référendum puisque nous nous sommes rendus compte que l’élection n’a été ni transparente, ni impartiale. Je voudrais que l’on se penche sur cela et sur la question des bureaux fictifs, le stock mort et aussi les électeurs qui valsent d’un lieu de vote à un autre et qui n’y arrivent pas au-delà du temps imparti ».
D’autres leaders politiques ou représentants de partis politiques ayant participé à la rencontre de ce jeudi, ont embouché la même trompette pour récuser Abdoulaye Daouda Diallo présenté comme le facteur bloquant des consultations liées au dialogue national. Macky Sall appréciera… si tant est qu’il tient à ce dialogue que d’aucuns avaient vite fait de qualifier de deal politico-financier…