Il y a trois ans, notre commune devenait centenaire. En 100 ans d’existence, Kaolack a connu des changements importants sur les plans géographique, démographique et économique. La position géographique de la ville en a toujours fait un carrefour à la fois national et interrégional, voie de passage de divers mouvements venant de pays voisins (Mali, Gambie) et des quatre coins du pays.
Les activités économiques importantes qui s’y menaient dans les domaines de l’agriculture, du commerce, de l’élevage et des services administratifs, ont vite fait de favoriser l’installation de populations venues d’ailleurs. Cela a eu pour effet l’accroissement de la population et l’extension du territoire initial de la commune. Aujourd’hui encore, on peut remarquer que la ville ne cesse de s’étendre avec l’installation de nouveaux quartiers dans sa périphérie. Les foyers religieux de Kaolack (Médina Baye, Touba Ndorong, Léona NIassène) ont participé à la croissance démographique et économique de la ville.
Aujourd’hui, la population a fortement cru. D’après les recensements de 1988 et de 2002, la population de Kaolack était estimée respectivement à 150 961 et à 172 305 habitants. En 2017, l’Agence nationale de la statistique (ANSD) évaluait la population de Kaolack à 1 086 464 personnes. Cette croissance exponentielle devrait attirer l’attention des autorités dans le cadre de la politique nationale de décentralisation. La communalisation intégrale prônée par l’acte III de la décentralisation devrait se traduire chez nous par la répartition de Kaolack en 3 ou 4 communes épousant le poids économique, démographique et social de certains quartiers pouvant se regrouper en différentes collectivités communales.
À Kaolack, on constate que, chaque matin, il y a un mouvement important des populations quittant tous les quartiers pour le centre-ville où sont concentrés le marché central, les commerces et autres services. Si d’autres communes sont créées, elles bénéficieront d’infrastructures (marchés, centres commerciaux, services, centres de santé, hôpitaux…) qui décongestionneront l’actuel centre-ville et en amélioreront la qualité de l’environnement.
L’État devrait aller vers une politique de communalisation plus hardie, à même d’impliquer les populations dans la gestion des affaires de la cité. La commune est l’entité administrative la plus proche du citoyen et de la citoyenne. Elle peut favoriser la gestion participative, chacun développant un sentiment d’appartenance à sa commune et souhaitant participer à son développement. Et, c’est une évidence, si chaque commune se développe sous l’impulsion de ses citoyens et de ses citoyennes, c’est le Sénégal qui va se développer. Compte tenu de tout cela, j’associe ma voix à celles qui souhaitent que Kaolack soit divisée en plusieurs communes.
*Conseillère municipale
Kaolack
ndiayembenda@gmail.com