La situation est tendue au Port autonome de Dakar (PAD) où le Directeur général, Waly Diouf Bodian, fait face à une fronde syndicale grandissante. Les syndicats dénoncent fermement la gestion du nouveau directeur, pointant du doigt des « violations » dans les procédures de passation des marchés et le non-respect des normes de transparence et d’éthique.
Dans un communiqué publié le 15 août, les représentants des travailleurs ont exprimé leur mécontentement face à la suspension des contrats à durée déterminée, affectant plus de 700 employés, et exigent la réintégration immédiate des travailleurs concernés. Ils réclament également l’arrêt immédiat de l’audit en cours et demandent que les processus soient relancés dans le strict respect des lois en vigueur.
Les syndicats ont dévoilé un plan d’action en réponse à la situation, prévoyant une série de manifestations, notamment le port de brassards rouges, une marche de protestation et un sit-in devant la Direction générale. Ils ont également déposé un préavis de grève, menaçant d’une grève générale si leurs revendications ne sont pas prises en compte.
Les syndicats interpellent les plus hautes autorités de l’État, y compris le Président de la République et le Premier ministre, pour qu’ils interviennent et mettent fin à ce qu’ils considèrent comme une gestion chaotique et injuste du port.
L’élément déclencheur de la crise remonte à une note d’information du 25 juin 2024, dans laquelle le Directeur général du PAD annonçait un audit des ressources humaines, suspendant le renouvellement des contrats à durée déterminée en attendant les conclusions de cet audit. Cependant, les syndicats ont découvert des irrégularités flagrantes dans le processus de passation du marché de cet audit, attribué au cabinet « Managers et Consultants Associés » (MCA), dirigé par un conseiller technique du directeur général, ce qui constitue un conflit d’intérêt manifeste.
Les syndicats accusent le Directeur général de ne pas avoir respecté les délais et procédures d’appel d’offres, et de n’avoir fourni qu’une partie des documents nécessaires, ce qui entache la transparence du processus. Ils dénoncent également l’attribution du marché à un cabinet sans réelle compétence pour mener un audit de cette envergure, évoquant des manquements graves aux principes de bonne gouvernance.