Plaidoyer pour la réhabilitation de la lecture… Par Cissé Kane Ndao*

IL FAUT LIRE CHERS AMIS !

J’ai beaucoup lu.

Effectivement.

Si lu qu’au bout du compte je me suis retrouvé vieux et perclus des yeux, à force de parcourir le monde, les cultures, de découvrir la vie des autres et de pénétrer leur intimité.

J’ai souri avec la complicité des personnages dans leurs méditations profondes, à l’instar d’un Okonkwo amoureux pensant à sa relation d’amour avec son épouse, Ekwefi avant leur mariage et leurs multiples aventures.

Il en vint au constat bien ironique que « la femme qui ment a le visage tranquille ».

Lire est plus passionnant que la télé.

C’est une activité cérébrale qui nourrit tous les sens, l’imagination, elle créé tout, le goût les couleurs les sons et j’en passe.
Balzac décrit une maison, notre esprit la construit et notre regard la visite de suite, il parle de ses odeurs, nous les sentons aussitôt.
Vautrin le sympathique personnage est démasqué, nous en perdons notre souffle.

Que dire de Rastignac, dont le défi lancé à Paris est le même que nous lançons à la vie encore aujourd’hui ?
Nos élans d’amour juvénile ont palpité avec le personnage principal de La Confession d’un enfant du siècle, Octave, qui découvrit la trahison de sa bienaimée et en arriva à la conclusion que

« l’homme est un apprenti, la douleur est son maître et [que] nul ne se connait tant qu’il n’a pas souffert ».

Je fus aussi dévasté que le pauvre Magamou, qui s’obligea de retrouver sa plaie pour retrouver son statut social, abattu par le regard de la société qui lui refusa une existence sans sa maladie.
La lecture forme et renforce notre rapport à autrui et nous entraîne dans un dédale de civilisations de coutumes et d’us qui éclaire notre vie, et nous en arrivons à déterminer par la connaissance de notre univers notre place sur cette terre.

Lisons, allons à l’aventure avec les livres, accompagnons les mots, regardons les s’aimer, se toucher, faire l’amour et créer pour notre plaisir un monde bouleversant.
Je ne parlerai pas des classiques ici de la littérature française ou des littératures francophones, dont celle africaine.

Je ne peux pas les citer tous.
Mais on ne peut ne pas être marqué par Rouge est le sang des noirs, enrager avec le Pauvre Christ de Bombah , et s’ouvrir à la passion fulgurante de l’amour passionné avec Rama Kam.

Nos héros m’ont marqué par leur grandeur d’âme et leur sens du renoncement courageux pour l’intérêt de l’Afrique.

Nos illustres écrivains ont joué leur rôle, ils sont morts au front, dans la guérite du « poste de peur en ce vaste monde qui fout le camp », qu’ils ont occupé avec courage lucidité et détermination, pour que ne se perdit à jamais le torrent du liquide séminal qui devra enfanter l’Afrique nouvelle, dont l’aube d’un jour nouveau se lève sans fard, belle, accorte et pleine de promesses grosses de la rosée nourricière de notre sang, du sang des anciens et des martyrs qui l’ont ensemencé pour qu’elle se lève, toise le monde et marche fièrement, portée par cet espoir qui vit toujours en nous, « comme une citadelle » !

Lisons chers amis.
Redécouvrons Hampaté Ba.
Relisons Dostoïevski avec l’Idiot. Le chapitre l’ascète surtout.
J’ai dit par ailleurs que quand on ratait son éducation on se rattrapait par son instruction.
Je suis quant à moi devenu un homme, les livres à la main.
Et un citoyen du monde.
« Ouvert à tous les vents, poreux à tous les souffles ».
Absolument !

* Président A.DE. R

1 COMMENTAIRE
  • Gorgui Abdou Ndiaye

    Merci grand, très pertinent, je vous su toujours de très prêt.bonne continuation

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