Pastef, arrestation de Sonko, Juan Branco – Ibrahima Kane : « La délinquance d’Etat a conduit à l’abysse »

Ibrahima Kane, membre fondateur de la Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme (RADDHO) était, ce dimanche, l’invité de l’émission « Objection » sur SudFM. Il a été interpellé sur les événements qui se sont déroulés dernièrement avec le cas Juan Branco, la dissolution de Pastef et l’arrestation de son leader, entre autres.

M. Kane qui parle ainsi de « délinquance d’Etat« , estime que la machine judiciaire…, « dans sa folle frénésie, s’est embourbée en violant allègrement ses propres règles, en cherchant à donner une base juridique à des manœuvres purement politiques (…) À force de creuser le fond, on a fini par toucher l’abysse. »

Une « très mauvaise image » du Sénégal…

A cet effet, il regrette que ces événements aient donné une « très mauvaise image du Sénégal en tant que pays qui était cité comme étant l’un des grands guides en matière de liberté et de démocratie en Afrique et dans le monde… Quand l’État, qui doit être le métronome des affaires de la cité en se fondant sur le droit qu’il a lui-même produit, cet État met ce droit en marge de la société et se conduit comme dans un système où il n’y a aucune règle, ça c’est terrible pour un pays comme le nôtre… Je suis peiné de voir des ministres, juriste qui plus est, violer sans gêne les règles du droit« .

Des juristes « piétinent » les règles de droit…

Avant de poursuivre : « On est face à un système où l’on n’a plus de scrupule à agir comme on veut, quand on veut, où l’on veut et avec n’importe quel moyen. Le dernier exemple, c’est le drame sur la plage de Rufisque. On a tué un candidat à l’immigration et jusqu’à présent rien… On a un procureur de la République et un système judiciaire. Où sont-ils ? Alors qu’il suffit que Sonko montre le bout du nez pour que toute la machine soit mise à contribution… Pire, ce sont les incohérences dans la démarche de la justice (…) Ce qui est dramatique, c’est que les deux responsables des ministères de la Justice et de l’Intérieur sont deux juristes. L’un est un magistrat, l’autre est un éminent juriste, professeur d’université…«