Paris: Les malades psychiques défilent pour leur dignité

Paris: Les malades psychiques défilent pour leur dignité

A Paris, les personnes atteintes de pathologies psychologiques étaient dans la rue ce samedi. Sous l’appellation provocatrice de « Mad Pride », la « Marche des fous », ils étaient 250, place de la République pour la troisième édition, réunis pour parler de leurs maladies et surtout rappeler qu’eux aussi ont le droit au respect.

« Est-ce que le monde moderne où des gens considérés comme sains ne sont pas paradoxalement, eux, fous ? » Mais alors, si Yannick Pipon, psychanalyste, dit vrai nous serions tous azimutés, foldingues, siphonnés ?

Non, quand même pas autant que cette jeune quadragénaire qui danse près de la fanfare. « Je ne me rendais absolument plus compte que j’étais en état de rêve éveillé. J’entendais dans la rue des gens parler qui ne parlaient pas », raconte-t-elle.

Cela vous fait sourire ? De toute manière le but de cette « Marche des fous » n’est pas de lisser le côté désaxé des malades, mais plutôt de les respecter comme ils sont.  « Ce défilé annuel a comme but de favoriser une certaine déstigmatisation de l’ensemble de la population vis-à-vis des personnes qui ont un handicap psychique pour montrer qu’elles sont aussi des citoyens à part entière et d’autre part pour revendiquer haut et fort la valeur de droit fondamentaux , à savoir : la liberté, la dignité, la santé, la citoyenneté, auxquels ont ajoute, nous, le droit au logement, à la culture et au travail », explique Jean-Marc Antoine, l’un des organisateurs.

« Quand on parle de dignité, en France, poursuit Jean-Marc antoine, il y a eu un rapport récent de la contrôleure des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, qui a bien démontré qu’il y a encore des établissements psychiatriques où les patients sont attachés sur leur lit. »

Cette année, l’accent est aussi mis sur l’aspect social. «  Quand vous êtes en précarité sociale, vous générez assez souvent des difficultés également psychiques, c’est la réciproque qui est vraie », assure Catherine Barbereau, la porte-parole de la « Mad Pride » qui démystifie la folie depuis trois ans déjà aux côtés d’une dizaine d’associations.

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