Me Oumar Youm, dernier ministre des Forces armées sous l’ère Macky Sall, estime que le délit d’offense au chef de l’État doit être supprimé. Pour lui, cela s’inscrit dans la logique de renforcer la démocratie. Cette prise de position intervient après l’incarcération de l’activiste Bah Diakhaté et de l’imam Cheikh Tidiane Ndao pour diffusion de fausses nouvelles et offense contre une personne exerçant des prérogatives présidentielles.
Dans une tribune publiée au lendemain des arrestations, Oumar Youm considère que l’institution de l’offense au chef de l’État comme délit est une menace pour la liberté d’expression. Il estime que cette disposition exerce un effet dissuasif sur les voix dissidentes et va à l’encontre d’une démocratie ouverte, apaisée et dynamique. L’ancien ministre défend le droit des citoyens de critiquer ouvertement les dirigeants politiques et d’émettre des avis sur la conduite des affaires de l’État.
Bah Diakhaté et l’imam Cheikh Tidiane Ndao ont été arrêtés pour diffusion de fausses nouvelles et offense contre une personne exerçant des prérogatives présidentielles. Pour Oumar Youm, l’exercice du droit de critiquer les dirigeants doit se faire sans craindre des représailles judiciaires d’un ministère public souvent à l’affût.
Dans une démocratie véritable, les différentes voix de la société doivent être entendues, y compris celles qui expriment des critiques fortes, parfois désobligeantes, envers les autorités politiques, soutient Oumar Youm. Il estime que les lois concernant l’offense au chef de l’État doivent être revues objectivement à l’aune de la démocratie sénégalaise et mises en conformité avec la Constitution et les normes internationales en matière de liberté d’expression.
L’avocat et responsable de l’Alliance pour la République (Apr) estime que protéger la liberté d’expression revient à protéger la démocratie. Il soutient, sans réserve, l’initiative de dépénaliser le délit d’offense, qu’il considère comme une infraction rétrograde et inadaptée à notre époque. Cependant, il souligne que la liberté d’expression doit être exercée avec responsabilité et que des sanctions appropriées doivent s’appliquer en cas de dérapage fautif.
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