Nouvelle-Calédonie : Les Kanaks réclament leur indépendance face à l’État français

Christian Fizin, vice-président du Mouvement Kanak en France, a exprimé la volonté des Kanaks de Nouvelle-Calédonie à mettre fin à près de deux siècles de colonisation française. Cette revendication pour l’établissement d’un État indépendant devient de plus en plus pressante.

Le gouvernement français envisage de modifier l’accord de Nouméa, signé en 1998, ce qui a déclenché des réactions intenses. Ce traité avait accordé une autonomie à la Nouvelle-Calédonie. Toutefois, la réforme permettrait aux Français vivant sur l’île depuis au moins dix ans de voter aux élections locales, interprétée par la population autochtone comme une violation de l’accord.

Des manifestations ont eu lieu le 13 mai 2024 pour protester contre cette réforme, malheureusement réprimées violemment, causant la mort de 13 personnes. Le ministre français des Outre-mer, Manuel Valls, lors d’une déclaration à Nouméa le 8 mai 2024, a évoqué deux propositions concernant l’avenir de l’île : une « souveraineté partagée avec la France » et une option fédérale à l’intérieur de la République française.

Les pourparlers se poursuivent entre les différentes factions kanakes et l’État français. Christian Fizin affirme que l’objectif reste l’indépendance totale, bien que « la France ne soit pas encore prête » pour celle-ci.

Fizin a critiqué l’envoi de troupes françaises supplémentaires en Nouvelle-Calédonie, y voyant un moyen de maintenir la domination coloniale. Il note une augmentation significative des forces de sécurité, rappelant les tensions et incidents des dernières années. Selon lui, « La France tente d’étouffer une revendication légitime d’un peuple ».

Concernant les militants arrêtés, Fizin pointe une criminalisation excessive de l’action politique kanake. Il précise que « ces leaders n’ont aucun passé délictueux, mais ils sont traités comme des criminels ».

Fizin a insisté sur leur demande de justice et d’indépendance, rappelant les pertes humaines récentes dans les manifestations. « Mettre fin à 172 ans d’occupation coloniale », telle est leur priorité, avec une reconnaissance du droit international appliqué à l’île.