Nigeria : Une attaque djihadiste fait près de 40 morts

Dans un village nigérian, au moins 38 personnes ont été tuées samedi 13 juin lors d’une attaque menée par des djihadistes membres du groupe État islamique. La même journée, quinze personnes ont été abattues par des combattants de ce même groupe dans un autre village situé à une soixantaine de kilomètres.

Des djihadistes liés au groupe État islamique ont abattu au moins 38 personnes samedi lors de l’attaque d’un village isolé du Nord-Est du Nigeria, ont indiqué à l’AFP des habitants, dimanche 14 juin.

Ce village, Goni Usmanti, est situé à une soixantaine de kilomètres de la localité garnison de Monguno, également attaquée un peu plus tard samedi et où quinze personnes ont été tuées, selon un nouveau bilan communiqué dimanche à l’AFP par une milice locale et un habitant.

À Goni Usmanti samedi, des combattants du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) à bord de pick-ups ont brièvement affronté des membres d’une milice locale d’autodéfense soutenue par le gouvernement, avant d’abattre les habitants fuyant le village.

« Les insurgés ont tué 38 personnes, dont six miliciens, qui avaient engagé le combat avant d’être défaits », a déclaré à l’AFP le chef de la milice locale Babakura Kolo.

Un camion rempli d’habitants incendié

Un habitant du village, Grema Nuwaisu, a fourni le même bilan et ajouté que les djihadistes avaient ouvert le feu sur un camion rempli de commerçants, puis y avaient mis le feu avec ses occupants toujours à l’intérieur.

« Nous ne savons pas combien de personnes il y avait dans le camion », a-t-il expliqué, « il était totalement carbonisé, ce qui rend difficile l’identification des corps. Seuls deux passagers ont pu sauter et s’échapper ».

Les assaillants sont soupçonnés d’être ceux qui ont attaqué quelques heures plus tard la localité de Monguno, où le bilan a été revu à la hausse après la découverte de nouveaux corps.

À Monguno, « le nombre de tués est désormais de 15, dont neuf soldats, un milicien et cinq civils », a indiqué Bukar Ari, membre de la milice d’autodéfense locale.

L’ONU « consternée »

Monguno, qui abrite une base militaire et des dizaines de milliers de personnes déplacées par dix ans de violences islamistes, a été attaquée à plusieurs reprises par l’Iswap, faction ayant fait scission en 2016 du groupe Boko Haram et ayant prêté allégeance à l’organisation État islamique.

L’ONU s’est déclarée « consternée » par ces deux attaques dans lesquelles « de nombreux civils ont été tués, dont une fillette de 4 ans » et au moins 37 blessés.

L’ONU affirme qu’un centre abritant 50 travailleurs humanitaires à Monguno n’avait subi que peu de dégâts, mais semblait avoir été « visé directement ». « Un engin explosif qui ne s’est pas déclenché a été retrouvé à la porte » du centre, selon l’ONU.

Des véhicules et des bâtiments de l’ONU situé à l’extérieur du centre ont été incendiés, affirme le communiqué.

Des jihadistes tués par les forces nigérianes

« Je suis soulagé que tout le personnel soit sain et sauf, mais je suis choqué par l’intensité de cette attaque », a déclaré Edward Kallon, coordinateur humanitaire des Nations unies au Nigeria.

L’armée nigériane a affirmé dimanche avoir tué 20 djihadistes en « repoussant victorieusement » l’attaque sur Mongumo, sans faire état de pertes dans ses rangs ou évoquer l’attaque de Goni Usmanti.

Les dix ans d’insurrection islamiste dans le Nord-Est du Nigeria ont tué au moins 36 000 personnes et chassé deux millions de personnes de chez elles.

Avec AFP
COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire