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Niger : Tensions grandissantes entre la France et les militaires putschistes

Niger : Tensions grandissantes entre la France et les militaires putschistes

À Niamey, la sécurité a été renforcée le 27 août dernier autour de l’ambassade de France. Les autorités françaises affirment que les putschistes n’ont pas l’autorité pour demander le départ de l’ambassadeur Sylvain Itté, accrédité sous l’ancien président Mohamed Bazoum, retenu de force par les militaires.

Les généraux sont mécontents du fait que le diplomate a refusé de répondre à leur convocation. Ils soupçonnent la France de vouloir intervenir militairement pour rétablir l’ordre constitutionnel, une option également envisagée par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a finalement imposé de lourdes sanctions économiques et financières au Niger.

Au-delà de la situation de l’ambassadeur, le Niger réclame aussi le départ des militaires français. Niamey a dénoncé les accords de défense avec la France et multiplie les actes d’intimidation. Environ 1500 soldats français sont encore présents sur le territoire nigérien.

Les États-Unis, qui ont une présence militaire importante dans le pays, ne sont pas concernés par cette demande de retrait. Contrairement à Paris, Washington privilégie la diplomatie et le dialogue avec les putschistes. La France est donc isolée dans cette confrontation avec les généraux.

Si la France refuse de céder, c’est pour marquer son soutien à l’État de droit et à la légalité internationale, contre le pouvoir de fait issu d’un coup d’État. Cependant, la position de la France pourrait être difficile à tenir à long terme. Les putschistes, qui proposent une transition de trois ans, ne semblent pas prêts à abandonner le pouvoir. Le scénario d’un retrait forcé des militaires français et de l’expulsion de l’ambassadeur semble inévitable.

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