Naissance symbolique : Serigne Babacar Sy a parlé bien avant d’avoir vécu 7 Jours sur terre

Serigne Babacar Sy (1885-1957) est un Khalife perché dans le haut du pyramide des immortels. Il fut le premier Khalife de Seydi El Hadji Malick Sy en 1922.  A l’image des Prophètes Mouhamad ( S.A.W)et Issa, Serigne Babacar Sy a parlé bien avant d’avoir vécu sept (07) jours sur terre.  

Par une nuit, à Saint-Louis, alors qu’il était dans une chambre en compagnie de Ibnou Araby Ly, un saint de la confrérie Khadrya, Serigne Babacar fut en proie à des convulsions intenses au point d’inquiéter son ami. Après avoir retrouvé ses esprits, Il se confia à Ibnou Araby Ly : « Le Tout Puissant vient de me faire connaître ses 100 noms qui renvoient à ses attributs. Il m’a demandé d’en choisir un comme viatique et j’ai choisi le nom de Bacitou « . Lorsque son interlocuteur lui demanda la signification du nom, Serigne Babacar lui répondit ceci : »Mon rayonnement sur le monde visible sera plus vivace aussi longtemps que je serais dans le monde intelligible ». 65 ans après son rappel à Dieu, Serigne Babacar Sy est plus que jamais logé dans les cœurs et esprits de plusieurs générations de fidèles de la confrérie Tidjane.

Une naissance symbolique

Le mystère qui entoure la dimension ésotérique de Serigne Babacar Sy fut percé par deux (02) lieutenants d’El Hadji Malick Sy à qui il avait chargé des faire des retraites divinatoires ( « listikhar ») sur ce qu’il adviendrait de son union avec Rokhaya Ndiaye. Après avoir effectué la mission qui leur était assignée, le moment était venu d’en décliner les contours. Serigne Malick Sarr fut le premier à communiquer les résultats de sa retraite à El Hadji Malick Sy :

« J’ai pu observer une chaine aux maillons dorés relier le ventre d’une jeune fille au ciel. Il m’a été donné de savoir que la fille en question renvoie à une certaine Rokhaya Ndiaye mais aussi que la chaine symbolise son enfant qui aura pour nom Ababacar ». Lui confia t-il.

A sa suite, Amadou Barro Ndiéguène lui rapportera ce qu’il avait observé : « J’ai vu une jeune fille du nom de Rokhaya Ndiaye. Elle aura un fils dont l’érudition et l’estime qu’il a auprès du Seigneur seront d’une grandeur telle qu’on trouverait des éléments de comparaison avec les vôtres. Il faudra cependant que  tu fasses certaines prières pour la garder aussi longtemps que tu voudras car même étant dans les liens du mariage, elle ne manquera pas de faire l’objet de convoitises de personnes de toutes les races et de tous les horizons ».

Bien qu’ayant mesuré la portée des informations qui lui avaient été fournies et loin de s’extasier comme le feraient certaines personnes, El Hadji Malick Sy adopta cette lucidité propre aux grands hommes jusqu’à ce que Serigne Babacar naquit une matinée de l’an 1885 au moment il terminait son fameux Taysir. Le signe annonciateur de la grandeur spirituelle de Serigne Babacar se déclinera comme un soleil de midi. Ayant la nostalgie de son ami qu’il n’avait pas revu depuis belle lurette, El Hadji Malick Willane qui habitait la localité Médina Ndiol décida d’aller lui rendre visite à Saint-Louis.

Après les salutations d’usage, El Hadji Malick lui annonça la nouvelle de la naissance de Serigne Babacar et lui recommanda d’entrer dans la chambre pour bénir le nouveau-né. Il ne fit pas trois (03) pas que ce dernier se leva brusquement pour décliner son identité : »Je m’appelle Babacar ». A l’image des Prophète Mouhammad et Issa qui ont parlé bien avant d’avoir vécu sept (07) jours, Serigne Babacar a accédé au grade de « Fardiya » qui renvoie au verset de la sourate Yaasine dans lequel Dieu dit quand il veut que quelque chose soit, il Lui suffit qu’il veut quelque chose et cela se réalise.

Son éducation

Contrairement à la plus part des enfants lorsqu’ils avaient le même âge, le jeune Ababacar faussait compagnie à ses amis à chaque fois qu’ils étaient sur le point de s’adonner aux jeux d’enfant. Il n’a non plus jamais accepté que ses compagnons posent leurs mains sur ses épaules. Il n’insultait pas plus qu’il ne tenait jamais pas des propos désobligeants. Un jour, un homme qui était venu voir son père se plaignit de ses sautillements :

« Qu’il est turbulent votre enfant ». Serigne Babacar se tourna vers lui et réagit : « J’ai coupé le cordon qui te liait à la voie tidjane ». Surpris et assommé par de tels propos, il fixa El Hadji Malick pour chercher un rempart après avoir promené partout son regard. Ce dernier lui fit cette recommandation : « Il faut t’excuser avant qu’il ne soit trop tard, car je connais Ababacar ».

Ayant réalisé que l’enfant qui venait de lui parler n’était pas comme les autres, il ne le se fit pas dire deux fois. A l’âge de la scolarisation, il fut d’abord confié à un marabout appelé Serigne  Malick Sarr, premier grand disciple de Seydi El Hadji Malick Sy et père de Serigne Mounirou Sarr. Il avait le privilège d’être le confident chargé de veiller sur sa famille lors de son pèlerinage à la Mecque. Il était également son gendre, car il avait comme épouse Sokhna Fatoumata Sy, fille ainée d’El Hadji Malick Sy. Ce qui renseigne encore sur la sincérité de la foi de Maodo qui aurait pu nourrir le complexe de supériorité pour se garder de donner sa fille en mariage à un de ses disciples.

A L’époque, les écoles coraniques étaient très peu répandues dans le pays. Et selon une tradition bien établie, les enfants étaient envoyés loin de leurs parents et auprès d’un maître coranique réputé pour son érudition et la qualité de son enseignement. C’est ainsi que El Hadji Malick confia le jeune Ababacar à son frère El hadji Mor Khoudia Sy établi à Mbirkilane. Il lui apprit l’écriture et les différentes matières de lecture du Coran dont le « Tajwid »et le « Warsh ». Il dépassait de très loin ses camarades par sa rapidité de mémorisation. Tout ce qu’il apprit était comme à jamais gravé dans sa mémoire. Son oncle et maître Mor Khoudia Sy sous la direction duquel il maîtrisa le Saint Coran était tout émerveillé par son intelligence, sa finesse d’esprit et sa belle voix.

Amary  GUEYE

JOURNALISTE

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