L’année 2025 a été marquée par une intensification dramatique de la mortalité sur les routes migratoires reliant l’Afrique à l’Europe, particulièrement vers l’Espagne. Selon les données récentes fournies par l’ONG Caminando Fronteras, au moins 3 090 personnes ont péri dans plus de 300 tragédies recensées jusqu’à la mi-décembre.
Le rapport de l’organisation non gouvernementale met en lumière un paradoxe inquiétant : alors que le nombre de tentatives de traversée a diminué au cours de l’année, le risque de perdre la vie en mer a considérablement augmenté. Cette tendance meurtrière est attribuée à un système qui priorise le contrôle des frontières sur la protection des vies humaines. L’analyse des 303 tragédies documentées révèle que l’utilisation de moyens de recherche et de sauvetage conditionnés par des politiques migratoires restrictives entraîne souvent des retards fatals ou une inaction face à des embarcations en détresse.
Les itinéraires empruntés par les migrants ont évolué, consolidant certaines routes comme des zones à haut risque. La route algérienne de la Méditerranée occidentale concentre désormais 70 % des naufrages maritimes, avec plus de 1 000 victimes. Parallèlement, la route mauritanienne demeure la plus létale, comptabilisant 1 319 morts. De nouvelles voies ont également émergé, notamment depuis la Guinée Conakry, imposant aux exilés, dont de nombreuses femmes et enfants, des traversées périlleuses de plus de 2 000 kilomètres en haute mer.
L’externalisation de la gestion des frontières par l’Union européenne est pointée du doigt comme un facteur aggravant. Des financements massifs ont été octroyés à des pays partenaires tels que le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal pour renforcer la surveillance et les interceptions. Comme le rapporte Sud Quotidien dans sa reprise des éléments du dossier, ces politiques d’externalisation s’accompagnent souvent de violations des droits humains, incluant des détentions arbitraires et des expulsions sans garanties. L’ONG appelle à une refonte des protocoles de sauvetage pour mettre fin à ce qu’elle qualifie de « nécrofrontières ».
Pas de commentaire n’est-ce pas ? C’est normal ceux qui qui criaient sont au pouvoir aujourd’hui , ils ne vont pas se crier dessus , encore que … ils en sont capables , ils ne savent faire que ça .