Mame Fatou Ndoye : « Nous devons travailler sur une solution win-win pour populariser le foot local »

Mame Fatou Ndoye : « Nous devons travailler sur une solution win-win pour populariser le foot local »

Invitée du webinaire Africa Talks sport sur la médiatisation du football africain, Mame Fatou Ndoye pense qu’il urge que tous les acteurs (fédérations, ligues, et médias) se mettent autour de la table pour faire émerger un modèle africain.

Trouver un modèle local

« Il faut qu’on essaie de trouver un modèle qui n’est pas forcément le modèle européen parce que nous n’avons pas les mêmes réalités. Je m’explique, il y a deux ans, la Ligue sénégalaise de football voulait qu’on diffuse la finale de la Coupe de la Ligue, en supportant les coûts de production. Or, pour la direction du groupe, la logique était que ce soit la Ligue qui paie l’exposition sur l’antenne. En tant que responsable des sports, je sais bien que le contenu a un coût, mais est-ce que cette perception est partagée par mes collaborateurs ou supérieurs hiérarchiques ? », s’est elle demandé lors du webinaire.

La responsable des sports de Télévision Futurs Médias (Sénégal) propose des pistes de solution sur la proximité et une écriture permettant une identification aux joueurs locaux :

On doit travailler sur des approches win-win

« Je pense qu’on est dans des pays où on doit travailler sur la proximité. Je donne l’exemple de la lutte qui a pris une autre dimension avec l’arrivée de la 2sTV. Leur journaliste est allé rencontrer les lutteurs, en a fait des stars. Le public s’est identifié à ces lutteurs et ça a créé un gros engouement avec cette médiatisation. Aujourd’hui, ce qui nous manque au niveau du football local, c’est cet aspect spectacle. Comment une chaîne de télé va être motivée de diffuser un match devant des tribunes vides ? On doit travailler sur des approches win-win : ne pas travailler sur des paiements des droits, mais dans un premier temps de populariser ce foot local. Je suis persuadé que si on va approcher les clubs, qu’on fait un travail de proximité, de médiatisation à travers des émissions pour mieux faire connaître nos joueurs, les gens vont s’identifier à des joueurs locaux. Pas seulement à Salah ou Mahrez ».

Les droits du football africain sont trop chers pour des chaînes de télévision privées

S’exprimant sur les droits de la CAN, la journaliste passée par le groupe Nostalgie pense que les droits du football africain sont malheureusement trop chers pour des chaînes de télévision privées, en raison de la difficulté de rentabilisation de l’investissement.

« Il ne faut pas se raconter des bobards. C’est très difficile. Nos chaînes n’ont actuellement pas les moyens de s’acheter des droits TV du football africain (le package proposé avec toutes les compétitions de la CAF). La dernière CAN, on a voulu se positionner mais à un milliard la compétition c’était impossible. Peut-être faut-il mutualiser les moyens, mais c’est aussi vrai que les budgets publicitaires pour la télévision ne sont pas extensibles. Je pense que nous sommes leaders avec la RTS et que si on compte les budgets annuels sont peut-être estimés à un milliard. Donc, si vous devez mettre le milliard sur les droits, la balance serait forcément négative. Et si on y ajoute la quinzaine de personnes qui doit aller pour couvrir les événements… ».

 

Avec Sirem

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