Mame Cheikh Anta Mbacké : Le portrait de Borom Gawane

Dans le cadre des préparatifs du Magal Darou Salam prévu le 11 Juillet 2020, Amidou Mbacké Sidy à Paris,  propose en tant que petit-fils de Serigne Touba et de Mame Cheikh Anta cette contribution sur Mame Cheikh Anta Mbacké. 

Les sources s’accordent sur le fait que Mame Cheikh Anta était d’un teint très clair au point qu’il lui arrivait même d’être comparé aux arabes. Et il avait une abondante chevelure et un visage toujours serein, qui reflétait une douce paix intérieure. Sa barbe était longue et divisée en deux parties. Dans ses yeux illuminés par une douce lumière, se lisait la profonde détermination d’un homme qui avait trouvé le sens de sa vie et qui entendait opiniâtrement se consacrer à la réalisation des objectifs que cela impliquait.
Sa taille était très élancée avoisinant les 2 mètres et sa forte stature imposaient le respect. Cheikh Anta était en réalité un homme très soigné de sa personne.

Un esclave devant son maître

Ceux qui l’ont connu ont attesté que si sa vêture était particulièrement élégante et propre qu’il ne passait pas inaperçu. On raconte qu’un jour il était vêtu d’un tissu soie turquoise pendant qu’il visitait Cheikh Ahmadou Bamba à Diourbel. La qualité de son manteau a laissé tout le monde sans voix car il donnait l’impression de celui d’un roi.
Arrivé à l’endroit où se trouvait le Cheikh, ce dernier lui a demandé d’enlever le manteau et de le brûler vif. Après avoir exécuté l’ordre, Cheikh Anta lui a dit « Pourquoi ne m’as-tu pas donné l’ordre de mettre mon corps entier dans la flamme ? Ce faisant, tu sauras que je ne suis ni un cousin encore moins un frère mais plutôt un esclave devant son maître »
Très au fait des exigences et des préceptes de l’Islam, il était très propre, de corps et d’esprit. Sa description physique était des plus belles.

Quant aux traits moraux de Cheikh Anta, on peut les retrouver chez le prophète Mohamed (Paix et bénédiction de Dieu sur lui ) dont les nobles caractères sont cités dans le Coran :

« Tu es, certes, pétri de très nobles qualités »
(Coran, Sourate 68 – La Plume, verset 4)

En effet, les plus beaux caractères connus chez l’homme sont réunis chez Mame Cheikh Anta et il est dépourvu de tout mauvais caractère connu chez l’homme. Il était doué dès le bas âge, Ouvert d’esprit et plein de discernement.

Sincérité, Fidélité et générosité

Homme de conviction, il s’en est remis en tout à Khadimou Rassoul et plus rien d’autre ne peut plus entrer en ligne de compte. Son attachement dès sa tendre enfance à son Maître et sa volonté de le servir a vite tourné en ferveur obsessionnelle, à un point tel, que certains en sont venus à considérer qu’il n’avait aucune raison de suivre son frère à ce point. La fidélité de Cheikh Anta et sa générosité méritent d’être comptabilisée au nombre de ses vertus morales. En effet il a mis toute sa fortune au service de l’Islam en général et du Mouridisme en particulier. Le fruit de l’ensemble de ses récoltes et de ses tractations commerciales servait à s’acquitter des dons pieux à l’endroit du Cheikh et de la famille, construire des mosquées, aider des familles, financer des projets etc.
Cheikh Anta était aussi un champion quand il fallait accomplir le vœu de Cheikh Ahmadou Bamba relatif au pèlerinage à La Mecque. Il a financé le projet en entier avec à son compagnonnage une forte délégation. Pour lui, les biens de ce bas monde son futiles et périssables et ne doivent avoir d’autre objet que la recherche d’agrément de Dieu. Sa sincérité est comparable à celle du véridique Aboubacar (l’Agrément de Dieu sur lui). En aucun instant il n’a douté. Il n’a jamais douté que le Cheikh sortirait victorieux de sa confrontation contre l’ennemi numéro 1 de l’islam, Satan en l’occurrence. Il ne s’était jamais douté qu’il reviendrait de l’exil malgré les rumeurs qu’on faisait circuler sur sa disparition.
C’est Cheikh Anta qui a convaincu le Cheikh à retourner au bercail lors de sa visite au Gabon. Sans sa clairvoyance, personne n’aurait bénéficié de ses immenses bienfaits.