Mamadou Mbodj (M23): « Le peuple est au-dessus du Conseil constitutionnel »

Le débat sur la réduction du mandat du président de la République est reparti de plus belle après la sortie du ministre conseiller juridique du chef de l’État. Selon Mouhamadou Mbodj, coordonnateur du M23, le président aurait dû être plus clair lors de son discours de fin d’année en annonçant la date de la tenue du référendum.

« Il faut regretter le fait que le Président conjugue toujours au futur l’idée de la saisine du Conseil constitutionnel, alors c’était déjà annoncé. Deuxièmement, nous regrettons aussi le fait qu’il n’y ait pas de date, en considérant qu’au terme du discours du chef de l’Etat, le 31 décembre, sa volonté de réduire son mandat et de tenir un référendum est toujours présente », a expliqué Mamadou Mbodj dans les colonnes de Sud Quotidien.

Par ailleurs, pour l’acteur de la Société civile, la récente sortie du professeur Madior Fall n’est pas de nature à éclaircir le débat sur l’issue du référendum. Et selon lui, cela ressemble à un pas fait en direction du renoncement. « … Certains de ses proches, notamment le Pr Ismaïla Madior Fall, jettent un peu le flou dans la démarche du Chef de l’Etat. Parce ce que, lorsqu’il dit que l’avis du Conseil constitutionnel pourrait faire de sorte le Président ne puisse pas réduire son mandat, évidemment c’est comme si on jetait les bases d’un reniement, du Wax-Waxeet et d’une remise en cause de la parole du chef de l’Etat. Ce qui n’est pas acceptable ni sur le plan éthique, ni sur le plan juridique, ni sur le plan politique. »

Mamadou Mbodj est convaincu, cependant qu’on pourrait même se passer de ce débat. Car rappelle t-il, le peuple, souverain, est au-dessus du Conseil constitutionnel et le dernier devra lui revenir. »Ce débat est à la limite stérile. Parce qu’en vérité, si le président veut changer la Constitution, il s’adresse au peuple qui est au-dessus du Conseil constitutionnel. Vu sous cet angle, le débat est inutile. C’est vrai, certains disent les choses comme elles se doivent, parce qu’ils veulent être conformes à l’esprit de la Constitution, d’autres font le contraire. Mais ce débat entre experts ne me semble pas opportun.

Nous sommes des Sénégalais. Nous avons élu un président de la République pour servir le peuple. Il faudrait qu’il s’en tienne à ce qui est conforme à l’intérêt du peuple sénégalais », conclu t-il.