L’inquiétude ne s’estompe pas au quai de pêche de Mbour depuis l’apparition, il y a quelques jours, de plusieurs cas de dermatoses d’origine inconnue chez des pêcheurs de retour de la mer.
Plus de 230 pêcheurs touchés dans le département de Mbour
Cette dermatose qualifiée de maladie mystérieuse a déjà touché 230 pêcheurs dans le département de Mbour (ouest), selon le coordonnateur du Conseil local de la pêche artisanale (CLPA), Ndiaga Cissé.
« Dans la commune de Mbour, on a recensé onze cas, quatre cas à Joal-Fadiouth et 215 à Ndayane, dans la commune de Popenguine », a-t-il révélé dans un entretien avec l’APS.
Il précise que les cas recensés à Mbour concernent des pêcheurs des quartiers Téfesse et Golf, mais aussi d’autres pêcheurs qui viennent de Mbao, dans la banlieue dakaroise, et d’autres points de pêche de la capitale sénégalaise.
Au quai de pêche de Mbour, si certaines personnes rencontrées semblent minimiser le phénomène, nombreux affichent par contre peur et inquiétude.
D’aucuns souhaitent des « analyses sérieuses », afin d’édifier les uns et les autres sur la nature de cette pathologie, en vue de s’assurer si elle peut affecter ou pas le poisson, ou encore s’il est risqué ou non de continuer à aller en mer.
En attendant, Cheikh Ndoye, un jeune pêcheur, a lui choisi de ne plus aller en mer, « jusqu’à nouvel ordre ». Il estime qu’il est « trop risqué d’embarquer dans des pirogues à la recherche d’une hypothétique ressource halieutique qu’on n’est même pas sûr de trouver ». De toutes les manières, se désole-t-il, « les bateaux de pêche ont pris le dessus sur la pêche artisanale ».
Un Cet ancien pêcheur qui ne veut pas être cité et qui revendique plus de quarante années d’activité déclare que « notre mer n’est plus sûre parce qu’avec la prolifération des navires qui pratiquent la pêche industrielle, il faut toujours s’attendre à toutes sortes de surprises désagréables ».
Non loin du quai de pêche, au marché central de Mbour, de nombreuses personnes rencontrées, dont des femmes, déclarent ne plus consommer du poisson, « tant que les services compétents, après analyse de la situation, ne donneront pas les véritables causes » de cette maladie.
« Je préfère maintenant manger tout sauf des produits issus de la mer, car on ne peut pas dire avec exactitude l’origine des poissons qui sont mis sur le marché », fait valoir une jeune femme venue faire ses emplettes dans une cantine faisant face à la sortie principale du quai de pêche.
APS