« Macky Sall ou l’aventure ambigüe d’un Président… » (Par Thierno Diop)

Interrogé le 31 décembre 2019 sur la suppression de la Primature, Macky Sall a expliqué que la présence d’un PM empêche de travailler dans une atmosphère sérénité, car le titulaire du poste pouvait être perçu comme son dauphin.

Et pourtant il lui faut un dauphin, s’il a l’intention de se retirer en 2024. D’où l’incongruité dans la démarche présidentielle, qui fait revenir l’hydre de Lerne, sans vider le débat sur son éventuelle candidature.

Comme la suppression de la Primature et la question du 3e mandat se combinent dans une même perspective, l’auteur du « ni oui, ni non », ne sait plus quoi faire, d’autant plus que la dernière sortie de Mahmouth Saleh, qui a lâché le morceau du haut de son niveau d’information, l’oblige à trancher la pomme de discorde. En fait, le chef de l’Etat, cherche à refiler la patate chaude à travers la nomination d’un Pm-fusible moins pour résoudre les problèmes des Sénégalais que pour offrir un os à ronger à tous ceux qui le pressent de proposer un schéma clair de transition vers 2024.

C’est comme ce que Abdoulaye Wade avait fait en nommant Souleymane Ndéné Ndiaye Pm. C’était pour donner des gages à Idrissa Seck en particulier, et faire croire à l’opinion que Karim Wade n’est plus le dauphin, puisque le chef de file de la Génération du Concret était, dans l’ordre protocolaire, dès lors, derrière Jules Ndéné qui l’avait traité de « gosse ». Il a fallu la proposition de loi portant ticket présidentiel pour deviner le jeu du pape du Sopi.

Comme l’Histoire ne se répète jamais sous le même visage, Macky est perdu dans ses schémas. Après avoir supprimé le poste en 1963, le président Senghor a attendu 7 ans pour le restaurer en 1970. Tout comme Abdou Diouf, qui a fait revenir la Primature, sept après sa suppression. Dans le cas de Macku Sall, on a l’impression que l’homme subit les évènements au lieu de les maitriser.
Pour l’heure, tous les regards sont orientés vers le futur titulaire du poste.

Le 31 octobre dernier, dans un texte intitulé « LE SECRET AU CŒUR », nous intégrions l’hypothèse d’une restauration de la Primature, dans la foulée de la nomination de Amadou Ba au poste de coordonnateur de Benno bok yakaar. « En l’absence de la Primature, l’on pense que ce poste de coordonnateur national de l’Apr pose Amadou Ba en dauphin », avait-on souligné.

Mimi Touré également, qui a mis de l’eau dans son bissap, peut encore se retrouver dans les petits papiers du président Sall. Le choix d’un technocrate, sans ambitions politiques, genre Hadjibou Soumaré, sous Wade, n’est pas à écarter, puisqu’il faut tuer tous les dauphins.

Bref, tout cela, ça peut être reculer pour mieux sauter en 2024 en se présentant encore. Dans tous les cas, Idrissa Seck n’a pas tort de déclarer que la « vision de Macky Sall s’arrête à Diamniadio ». Ce dernier, en supprimant la Primature, n’avait pas prévu le vide qui allait se creusait. Macky ne sait plus où il va ! Le Sénégal non plus, car il n’a pas encore réglé l’essentiel : la polémique sur son éventuelle 3e candidature.

Par Thierno Diop, journaliste

 

1 COMMENTAIRE
  • Wakh Lene

    On se focalise trop sur cet incomptent qui na rien apporte de bon a ce pays.

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