Macky Sall à l’ONU : Voici les origines d’une rumeur de candidature controversée qui alimente le débat

Macky Sall à l’ONU : Voici les origines d’une rumeur de candidature controversée qui alimente le débat

L’ancien président sénégalais Macky Sall nourrit secrètement l’ambition de briguer le poste de secrétaire général des Nations Unies, selon des révélations qui secouent la classe politique sénégalaise. Cette candidature potentielle, révélée par Africa Intelligence au début juin 2025, divise profondément le pays et soulève des questions géopolitiques majeures alors que le mandat d’António Guterres s’achèvera en décembre 2026.

La révélation d’une rencontre confidentielle avec Emmanuel Macron en mars 2025, durant laquelle l’ancien chef d’État aurait évoqué ses ambitions onusiennes, a déclenché une tempête politique. L’Élysée n’aurait pas découragé cette candidature, évoquant même de « très belles perspectives de reconversion » dans les organisations internationales. Cette information, d’abord rapportée par le média spécialisé Africa Intelligence, s’est rapidement propagée dans la presse sénégalaise avant de gagner l’attention internationale.

Des démarches diplomatiques multiples et discrètes

Depuis son départ du pouvoir en avril 2024, Macky Sall a intensifié son activisme diplomatique international. Installé à Marrakech avec une équipe de conseillers, l’ancien président multiplie les contacts avec les grandes puissances. Sa participation au National Prayer Breakfast à Washington en février 2025, où il a échangé avec Donald Trump, illustre sa stratégie de rapprochement avec l’administration américaine.

La Chine figure également dans son agenda diplomatique, avec des contacts récents auprès de Lu Shaye, ancien ambassadeur chinois en France. Sa nomination en septembre 2024 à la présidence du Global Center on Adaptation, succédant à Ban Ki-moon, ancien secrétaire général de l’ONU, renforce symboliquement son positionnement international sur les questions climatiques.

Cette stratégie d’équilibre géopolitique s’appuie sur son bilan à la présidence de l’Union africaine (2022-2023), période durant laquelle il a plaidé pour une meilleure représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité et contribué à l’obtention d’un siège pour l’UA au G20.

Un gouvernement sénégalais catégoriquement opposé

Face à ces rumeurs, la réaction du gouvernement sénégalais actuel est sans ambiguïté. Yassine Fall, ministre des Affaires étrangères, s’est montrée catégorique : « Ceux qui le disent ne savent certainement pas ce qui est requis pour être candidat, concernant son passé, son bilan, son profil. Quand les candidatures sortiront, vous ne verrez même pas son nom. »

Cette opposition officielle constitue un obstacle majeur, le soutien du pays d’origine étant considéré comme fondamental pour toute candidature au poste de secrétaire général. Le président Bassirou Diomaye Faye, bien qu’adoptant une attitude mesurée, n’apporte aucun soutien à son prédécesseur, préférant privilégier la « reddition des comptes » concernant la gestion de l’ancien régime.

Une classe politique profondément divisée

La candidature potentielle de Macky Sall révèle les fractures de la société politique sénégalaise. Aminata Touré, ancienne Premier ministre et actuelle Haute Représentante du président, s’oppose frontalement à cette ambition. Dans un message virulent sur les réseaux sociaux, elle souligne que « le remplaçant d’António Guterres sera un homme ou une femme au curriculum vitae immaculé en matière de respect des droits humains. »

Cette critique fait écho aux 82 personnes tuées lors des manifestations entre 2021 et 2024 selon les organisations de défense des droits humains, un bilan que dénoncent également des personnalités comme Dame Mbodji, qui qualifie cette candidature d’« aberration ».

À l’inverse, des voix s’élèvent pour défendre l’ancien président. Bara Ndiaye du parti FORT appelle à « faire preuve de hauteur et de responsabilité », tandis qu’Alhousseynou Ba de FARLU estime que « ne pas soutenir Macky Sall serait une occasion manquée pour le Sénégal et pour l’Afrique. »

Les arguments d’une candidature controversée

Les partisans de Macky Sall mettent en avant son expérience diplomatique internationale et sa position d’équilibre géopolitique, appréciée sur la scène mondiale notamment durant le conflit russo-ukrainien. Son profil pourrait répondre aux attentes de représentation africaine, aucun dirigeant du continent n’ayant jamais occupé le poste de secrétaire général depuis la création de l’ONU.

Cependant, les obstacles restent considérables. Les critiques d’Amnesty International et d’autres organisations sur son bilan en matière de droits humains constituent un handicap majeur. Le report controversé de l’élection présidentielle de février 2024, qualifié de « coup d’État institutionnel » par ses détracteurs, ainsi que les enquêtes en cours sur la gestion des finances publiques de son régime, fragilisent sa crédibilité internationale.

Le contexte des enquêtes judiciaires

L’actualité judiciaire complique davantage les ambitions de l’ancien président. L’enquête sur les 125 milliards FCFA du CENTIF a conduit à la convocation d’Amadou Sall, fils de l’ancien président, par le Pool judiciaire financier. Plusieurs proches de l’ancien régime, dont Farba Ngom et Tahirou Sarr, ont été incarcérés pour des accusations d’association de malfaiteurs et de blanchiment de capitaux.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé « dans les semaines à venir » un projet d’abrogation de la loi d’amnistie du 6 mars 2024, ce qui pourrait ouvrir la porte à des poursuites contre l’ancien régime.

Des enjeux géopolitiques complexes

Au-delà des considérations nationales, cette candidature soulève des questions géopolitiques importantes. La tradition non écrite de rotation géographique pourrait favoriser un candidat sud-américain après le Portugais Guterres. Cependant, la pression croissante pour une meilleure représentation du Sud global pourrait jouer en faveur d’une candidature africaine.

Le processus de sélection, qui implique l’accord des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, nécessitera un consensus difficile à obtenir dans le contexte géopolitique actuel. La capacité de Macky Sall à fédérer les soutiens africains reste incertaine sans l’appui de son propre gouvernement.

Une ambition face à de multiples écueils

L’ambition de Macky Sall de diriger l’ONU illustre les tensions persistantes entre ancien et nouveau régime au Sénégal. Malgré son expérience diplomatique et ses réseaux internationaux, les controverses sur son bilan, l’opposition de Dakar et les enquêtes judiciaires en cours constituent des obstacles majeurs à cette candidature.

Dans un contexte où l’Afrique revendique une meilleure représentation internationale, cette candidature potentielle révèle aussi les difficultés du continent à parler d’une seule voix sur la scène mondiale. L’avenir de cette ambition dépendra largement de l’évolution du rapport de forces politique au Sénégal et de la capacité de l’ancien président à réhabiliter son image internationale.

6 COMMENTAIRES
  • Mouhamed

    Parlez-vous plutôt des moutons en caoutchouc de Aida DER Mbodj qui meurent un à un , ma preuve demandez aux populations de Bignona

  • Cheikh Touré

    Beaucoup de pays dans le monde ont une représentation diplomatique au Sénégal. Ces représentants savent qui est qui et qui a fait quoi au Sénégal. Donc les déclarations politiques n ont aucune influence sur l’opinion internationale. Tous les Chefs d Etat sont suffisamment renseignés sur ce qui s est passé au Sénégal.

  • Mouhamed

    SENEGO il faut arrêter vous aussi vous nous parler de Mimi Touré et de la ministre des affaires étrangères qui ne connaît rien de la diplomatie tout ceci pour dire que ces 2 énergumènes ne sont pas crédibles donc qu’elles aillent se faire voir car son Excellence Macky Sall ne boxe pas sur le même ring que ces énergumènes

  • SENEGAL REK

    HEUREUSEMENT LA CANDIDATURE DE MACKY SALL NE DEPEND OBLIGATOIREMENT PAS DU GOUVERNMENT SENEGALAIS , UN AUTRE PAYS MEMBRE POUR PORTER SA CANDIDATURE . DEMANDER LE SOUTIEN A CE REGIME POUR LA CANDIDATURE C EST LUI PORTER MALHEUR PARCEQUE TOUS LES CANDIDATS ONT PERDU .
    MACKY SALL SECRETAIRE GENERAL DE L’ONU N’ARRANGE PAS LE VRAI PROJET DU PASTEF (KHAYAN KOU DEK SERERE) .
    MIMI TOURE ET YACINE FALL SONT SORTIES , ELLES PARLENT POUR QUI ? UNE FAUTE GRAVE , MANQUE DE SERENITE ET DE LA PIRE MECHANCETE .
    LES LOBBIES HOMOSEXUELS SERONT EN ACTIVITE DU FAIT QUE MACKY SALL N’A PAS LEGALISE L’HOMOSEXUALITE MEME GASSAMA SE PERMET DE NOUS MANIPULER AVEC LES MORTS . QUI A PEUR DE MACKY SALL ET POURQUOI ? LEPEU DINA LER INCH ALLAH .
    ATTENTION : LEGALISATION DU YAMBA ET L’AVORTEMENT MEDICAL SONT DISCUTES DURANT LE DIALOGUE ( SELON CERTAINS DIRES) POUR FAIRE PLAISIR A CERTAINES ONG . YALLAH NA YALLAH SAM SENEGAL

  • Lamine Diop

    Si les occidentaux l’adulent à ce point ils n’ont qu’à le nommer à tour de rôle président de leurs pays.

    • E=mc2

      La Candidature de Macky y sera parrainée par Macron ….

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