Ma Démocratie, ma République, Par Ousmane Wade*

Ma Démocratie, ma République, Par Ousmane Wade*

Bienvenue 2018 ! Au revoir 2017 ! Non j’allais dire Adieu 2017. Oui, Adieu à jamais ! Nous ne voulons plus voir notre cher Sénégal revivre « cette année ». Tellement elle étaitt noire de crimes ( des migrants sénégalais vendus comme des esclaves en Libye, des pêcheurs tués par les garde-côtes mauritaniens, et autres crimes classiques divers), d’accidents mortels ( Bétenti, Brèche de Saint-Louis, sur la route du Magal de Touba), d’incendies dévastateurs (Daaka de Medina Gounaass, Parc Lambaaye). De disparitions de grandes personnalités religieuses et politiques ( Cheikh Ahmed Tidiane SY AL MAKHTOUM, Serigne Abdou Aziz Sy AL AMINE, Djibo Leyti KA)…

Des incohérences de nos politiques économiques (dans sa DPG le Premier Ministre annonce la mise en place d’une taxe à l’exportation et 15 jours après, le Président annonce sa suppression), de scandales dans la gestion des deniers publics (52 Milliards pour des cartes d’identité toujours introuvables pour des sénégalais, 200 Milliards, selon l’ancien PM, de la traque des biens mal acquis volatilisés),

Des défaites de notre diplomatie (Union africaine, UEMOA, problèmes avec nos voisins, Guinée et Mauritanie, Groupe du Sahel contre le terrorisme), de manipulations et déroutes de notre justice et autres organes de contrôle (des dossiers sélectifs à la CREI, pas de Rapport de l’OFNAC ni de l’IGE, Affaire Khalifa Sall),

De coups et contrecoups à notre Ethique et à la Morale collective ( Transhumance, Reniements, Immunité parlementaire de Khalifa Sall et Elections législatives honteuses) et enfin de violations de notre Etat de droit.

Et la qualification des Lions de la Téranga à la Coupe du Monde RUSSIE 2018 sonnerait, pour les plus indulgents comme l’exception qui confirmerait la règle selon laquelle l’année 2017 a été une année noire de souffrances de notre démocratie et de maladresses dans notre République. Le Sénégal est certes une réelle Démocratie mais il reste vraiment du chemin à faire ; Énormément de chemin.

La Démocratie n’est pas une situation de faits accomplis, encore moins un état de faits et elle n’est pas non plus, seulement, électorale. C’est tout un processus d’exigences, d’acceptations, de démocratisation et de maturation des Peuples et des Institutions.  Il s’avère exactement clair que la nôtre, la jeune démocratie sénégalaise, avec les nébuleux dossiers de KARIM WADE et KHALIFA SALL, n’arrête de prendre des coups qui, au finish, ne manqueront pas de laisser béantes de grosses plaies que notre Justice malade de ses divergences et de « son manque d’indépendance » ne saurait ni soigner ni guérir.

La Justice sénégalaise doute, pire même elle se justifie, et à l’interne elle se critique, se tire dessus de par ses simples membres mais aussi de par ceux-là qui sont censés diriger ses principales juridictions. Aujourd’hui cette Justice, principal rempart quand les Politiques s’enlisent et deviennent aveugles, trébuchent. Et, dans une démocratie jeune comme la nôtre, quand la Justice bégaie elle doute, et quand la Justice doute, elle trébuche,  et quand elle trébuche, la République s’effondre.

La Société à toutes ses réalités et la Justice devrait être le dernier des pouvoirs à souffrir de l’impertinence, de la partialité, et de la subjectivité des manœuvres machiavéliques des politiciens. La Justice régit le monde, régule la société et organise même nos vies : le même coup de poing qui fait du Lutteur Balla Gueye 2 un Héros et Roi des arènes, c’est ce même coup de poing qui amène Boy Djinné en prison et fait de lui le pire ennemi de la société.

Juges de mon Pays, Magistrats, Avocats, Professeurs et Professionnels du Droit, RESSAISISSEZ-VOUS alors qu’il est temps et DITES LE DROIT même si vous devez en mourir parce que L’histoire se répète toujours : dans un premier temps sous forme de COMÈDIE et dans un second temps sous forme de ……. TRAGÈDIE.

-Sous votre silence, et donc par votre responsabilité, nous avons vécu, passifs, en 1962, la première grande conspiration du Sénégal indépendant en voyant le très politicien Président-poète Léopold Sédar Senghor accuser le très nationaliste Président du Conseil Mamadou Dia de « Coup d’Etat » et le « tuer » dans les prisons sénégalaises avec beaucoup de ses compagnons.

-Sous votre silence, et donc par votre responsabilité, -cette fois-ci, de Juges, directement établie-, nous avons assisté, impuissants en 1993, à l’assassinat du Vice-président du Conseil Constitutionnel Maître Babacar Sèye, intervenu à la suite de la démission (sous un motif toujours inconnu) du très populaire Juge Kéba Mbaye, Grand Théoricien de l’Éthique, alors Président de l’Institution chargée de donner les résultats officiels des Elections Législatives.

-Aujourd’hui encore, sous votre silence, et donc par votre responsabilité, et après le très complexe et nébuleux dossier KARIM WADE, le Sénégal risque d’écrire, avec l’AFFAIRE KHALIFA ABABACAR SALL, l’une des pages les plus sombres de son Histoire politico-judiciaire, par un complot d’Etat impliquant nombre de ses Institutions et Organes, et, c’est vrai, avec la complicité d’un Peuple extrêmement passif.

JUGES de mon pays, je vous en conjure en ce Nouvel An 2018, RESSAISISSEZ-VOUS ! Par votre lumière, le Sénégal ne s’en portera que mieux et vous n’en sortirez que plus qu’honorés parce que de toutes les façons LA VÉRITÉ finit toujours par jaillir et triompher. À BON ENTENDRE!!!

*OUSMANE WADE COORDONNATEUR DÉPARTEMENTAL BOKK GIS-GIS SAINT-LOUIS.

3 COMMENTAIRES
  • HA

    bien dit monsieur Wade

  • Bassirou Seck lhomme dacier

    Très bien dit monsieur Wade vive Bokk Gis Gis. Vive le président Pape Diop

  • Marcelin Joe

    Bonne continuation et vive le bokk gis gis

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